Bavure policière à Coléyah : témoignage déchirant de M. Balamou… « j’ai été humiliée »
CONAKRY-A Coléyah Imprimerie, un quartier de la proche banlieue de Conakry, des citoyens ont érigé des barricades dans la nuit du lundi à mardi 04 juin 2024, en guise de protestation contre le délestage. Déployés pour rétablir l’ordre, des agents de la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS) de Matam auraient exercé des violences physiques et verbales sur M. Balamou. Rencontrée par un reporter d’Africaguinee.com, cette dame revient sur sa mésaventure. Le visage larmoyant, elle a difficilement trouvé les mots justes pour qualifier l’humiliation qu’elle dit avoir subi.
« J’ai été victime d’une humiliation, d’une violence par les agents de la CMIS 19 de Matam. Il y a deux jours que nous n’avions pas de courant à la maison. Donc, j’étais partie brancher mon téléphone et mon ordinateur chez notre pasteur à l’église, à Coleyah Domino. D’un coup, nous avons entendu des tirs aux environs de 20heures. Je me suis précipitée pour rentrer parce que mes enfants étaient à la maison. Lorsque je venais, de loin, j’ai vu les pneus brûlés sur la chaussée. J’ai décidé de garer ma voiture à distance et continuer à pied pour pouvoir rentrer chez moi.
Toutefois, je me suis approchée des agents de la CMIS postés là pour maintenir l’ordre. C’était dans le but de leur dire de permettre de regagner mon domicile, parce que j’étais prise de peur. Entre-temps, j’ai vu certains puiser de l’eau sale dans un petit caniveau, venant d’une toilette d’une habitation située au bord de la route, pour aller éteindre le feu. Quand j’ai voulu m’adresser à ces hommes en tenue, celui qui avait l’eau souillée dans le récipient, l’a complètement vidée sur moi. Cette eau très sale, je l’ai consommée, mes habits ont été complètement souillés. En plus de ce fait, ils m’ont proféré des injures grossières. Ils m’ont repoussé et m’ont violenté physiquement et moralement. Je suis une femme, je ne pouvais rien contre eux« , a déploré la victime en larmes.
« J’ai eu du mal à fermer les yeux toute la nuit. Je ne voyais que ces atrocités qui m’ont hanté toute la nuit. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela? « , s’est-elle interrogée encore en larme, comme le témoigne la vidéo ci-dessous.
Nous nous sommes rendus à la CMIS numéro 19 de Matam. Là, on nous expliqué que l’agent qui aurait commis l’acte, serait venu de la CMIS numéro 1 de Camayenne. Selon le témoignage d’un agent anonyme qui a assisté à la causerie entre nous et son chef hiérarchique, le policier accusé par madame Balamou n’aurait pas fait exprès.
« J’étais là quand l’action se passait. L’agent en question est de la CMIS numéro 1 de Camayenne. Il était en train de puiser de l’eau dans le caniveau pour aller éteindre le feu. Mais il s’est trouvé que l’eau touché la dame. Le commandant de mission a demandé pardon, mais elle n’a pas voulu accepter. Elle a appelé son père, qui voulait même se jeter contre notre chef. Mais on a pu le calmer… », a témoigné le policier.
Le commandant de la CMIS numéro 19 de Matam nous a appris que ce n’est pas seulement sa compagnie qui était à Coleyah ce de manifestation contre le délestage du courant électrique. Outre ses hommes, d’autres agents de la CMIS numéro 1 de Camayenne ainsi que ceux du commissariat central de Bonfi et de la gendarmerie de Madina étaient présents sur le terrain ce jour, d’après ses explications.
A la CMIS numéro 1 de Camayenne, nous n’avons pas rencontrer le commandant. Un officier rencontré devant la cour, nous a informé que son chef était sur le terrain depuis très tôt le matin. Là, aucune suite n’a été donnée à notre requête.
Dansa Camara DC
Pour Africaguinee.com
Créé le 7 juin 2024 16:27