Bah Oury: « On ne peut pas demander un dialogue inclusif et dire que certains n’ont pas droit de siéger… »

Bah Oury, leader de l'UDRG s'entretenant avec Boni Yayi, image d'archive

CONAKRY-Avant de quitter Conakry, le 27 aout dernier, le médiateur de la Cedeao (communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest) a formulé des recommandations pour désamorcer la crise et relancer du dialogue.

Thomas Boni Yayi, a notamment exhorté les partis politiques (UFR, UFDG, RPG Arc-en-ciel) n'ayant pas encore pris part au cadre de concertation initié par les autorités, -lequel cadre pourrait être actualisé de manière consensuelle-, de le faire afin d'assurer une transition apaisée. Mais l’ANAD (alliance nationale pour l’alternance et la démocratie) pose des exigences pour venir autour de la table.

Interrogé par Africaguinee.com sur ce sujet qui fait les choux gras de la presse, Bah Oury président de l'Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG) s'est félicité des conclusions issues des rencontres tenues par le médiateur de la CEDEAO. Il juge la posture de l’ANAD qui pose des conditions, contradictoire.

AFRICAGUINEE.COM : Le médiateur de la CEDEAO Yayi Boni a bouclé ce week-end une mission en Guinée. Quels enseignements avez-vous tiré de cette seconde visite de travail ?

BAH OURY :  A mon avis, la mission du médiateur de la CEDEAO peut être considérée comme satisfaisante. Ce que certains de nos compatriotes craignaient (les sanctions), je pense que ça n'aura pas lieu. Nous pensons que les autorités de la transition et la CEDEAO pourraient avoir des points de convergence mutuellement satisfaisants. Ça c'est la première des choses. La deuxième des choses, en ce qui concerne la situation interne, le médiateur a rencontré l'essentiel de la représentation politique du pays et l'ensemble des institutions de l'Etat guinéen. C'est quelque chose de très intéressant d'autant plus que certains avaient dans un premier temps décliné l'invitation, mais à la dernière minute ils ont dû se raviser pour se présenter auprès du médiateur.

Donc, là aussi on peut dire que c'est un point de satisfaction. Le communiqué du médiateur fait référence à la nécessité d'aller tous au dialogue, à la concertation pour trouver une issue satisfaisante de la crise guinéenne. Ce qui est important, la classe politique surtout ceux qui se sont rangés dans un scepticisme contre l'orientation du CNRD, il leur a exhorté de regagner leur place auprès du cadre de concertation ou du cadre de dialogue qui pourrait être amendé ou remanié en conséquence.

Je pense que là c'est quelque chose de très important. Parce que dans une certaine mesure, on peut considérer que c'est un rappel à l'ordre à tous les acteurs politiques guinéens sur l'indispensable nécessité de faire preuve de responsabilité, de retenue pour ne pas plonger la Guinée dans une situation désastreuses.

Quand vous évoquez des « craintes » de certains compatriotes, faites-vous allusion aux éventuelles sanctions qui étaient brandies par la Cedeao ? 

Vous savez que certains avaient joué la politique du pire en essayant de faire du bashing sur tout ce qui se faisait en Guinée. En espérant ainsi accroître la pression sur les autorités de la transition afin que celles-ci accèdent à leurs demandes ou à leur cause. Je pense que de ce point de vue, les choses ont évolué autrement. Donc, il y avait une psychose qui était développée. Le communiqué du médiateur permet de dissiper cette crainte.

Pour autant, l’ANAD continue de poser des exigences pour sa participation au dialogue. Qu’en dites-vous ?

Vous savez, il y a une mentalité manichéenne dans notre pays qui consiste à considérer que ce qu'on pense est toujours le meilleur au monde. Nous revendiquons un dialogue ou une concertation inclusive et la première règle que certains expriment c'est l'exclusion. Vous voyez qu'il y a une contradiction manifeste.

On ne peut pas réclamer un dialogue inclusif et dire que certains n'ont pas droit à siéger ou à avoir leurs places. Bien entendu, en terme de quantité ce n'est pas possible que tout le monde puisse être autour de la table mais en terme de qualité, les représentations essentielles de la vie politique nationale doivent être représentées.

Et, la fausse lecture que certains font de la transition c'est que d'emblée, ils se posent comme adversaires du CNRD. Or, la transition c'est une construction collective qui doit évoluer pierre par pierre par la concertation permanente ou un dialogue permanent qui permet à chaque fois d'ajuster les tirs pour qu'on ne rate pas la marche nous permettant d'aboutir à une sortie de crise efficace pour notre pays.

Donc, je pense que certains confondent un certain nombre de paradigmes qui ne leur permet pas de s’inscrire ans une dynamique du dialogue, dans une dynamique ouverte pour que la Guinée puisse régler ses problèmes par le consensus, par la discussion, par les échanges qui peuvent permettre d'éviter des manifestations de rues ou des contradictions violentes au risque de mettre en péril des vies humaines.

Siba Guilavogui

Pour Africaguinee.com

Créé le 30 août 2022 16:45

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