Bah Oury fait le grand déballage : « Sékouba Konaté m’a agressé chez Cellou Dalein Diallo… »
CONAKRY- L’opposant guinéen Bah Oury, rentré d’exil dimanche dernier, a fait une sortie fracassante ce mardi 26 janvier 2016 : Révélations, accusations, confidences, l’ancien exilé dit tout ! C’était chez nos confrères de la radio lynx FM dont il était l’invité. Nous vous livrons des extraits poignants de sa sortie…
Acte 1 : Ses relations avec Cellou Dalein Diallo
« Nos relations politiques méritent d’être explicitées de manière totale sans ambigüité, sans complaisance et sans compromission. En 2010 au premier tour, Cellou Dalein avait 44%. J’étais là, j’ai apporté ma pierre. J’ai failli laisser ma vie. 44% en 2010 et combien en 2015 ? Il y a eu une différence. En 2010 on était dans une dynamique enthousiaste de se dire que la Guinée va sortir d’une période longue de crise politique. C’est pour cela que nous étions mobilisés, on a été à la tête de l’organisation de la manifestation du 28 septembre 2009. Ce n’était pas pour des postes. C’est pour que la Guinée ait des institutions stables, une gestion vertueuse et qu’on en finisse avec ces guéguerres et ces violences répétitives. Mais je suis désolé.
Il faut qu’on fasse le bilan de ces cinq années. Entre 2010 et 2015, il y a eu beaucoup d’errements politiques. Beaucoup de nos espoirs ont été anéantis. Beaucoup de nos militants ont été tués… le parti a perdu sa vocation d’être un parti qui rassemble où la démocratie puisse être en gestation pour que demain au pouvoir, qu’on puisse être à même de gérer le pays de la manière la plus démocratique possible.
Acte 2 : Le trucage des élections communales de 2005…
(…) En 2005 j’étais candidat au compte de l’opposition pour de la mairie de Ratoma. Cellou Dalein était le premier ministre en ce moment. C’était la dernière chance de la gouvernance du Général Lansana Conté de Pouvoir se rectifier en organisant correctement des élections communales, parce que l’opposition (UFDG-RPG-UFR) avait boycotté les précédentes consultations (…). Il était le Premier Ministre. Tous nos engagements de 2005, croyant que les élections communales allaient être un levain pour une participation effective de l’opposition à ces consultations, et de permettre sans violence de résoudre la crise, ça n’a pas été le cas. Les urnes ont été bourrées. Le RPG s’est battu pour garder trois circonscriptions (Siguiri, Kankan, Kouroussa). Nous, on s’est battu pour conserver Dinguiraye. On nous a triché à Pita, ici à Ratoma et dans les autres fiefs à Fria etc.
Il faut qu’on revisite de manière profonde notre passé récent et que les responsabilités soient bien situées.
Donc 2005, méthode administrative pour que les élections ne soient pas salutaires, ni sain. Cellou Dalein était Premier ministre. 2015, dix ans après, Cellou Dalein candidat de l’UFDG dit c’est les préfets, l’administration etc. Entre 2005 et 2015, qu’est-ce qui a changé ? Pas grand-chose, dans les méthodes gouvernementales et l’organisation du pays. Fondamentalement la gouvernance est la même. Certes des chaises ont été occupées par certains. Mais notre combat pour la démocratie, pour la liberté, pour une société rassemblée et réconciliée, on n’a pas encore réussi (…). La société guinéenne doit se libérée pour nous permettre d’avoir un projet unificateur et qui va au-delà de certains intérêts mesquins.
Acte 3 : les Charges contre Cellou et son entourage…
Ils (Cellou et son entourage) ont menti sur moi pendant trois mois. Bah Oury a rencontré Alpha Condé pour être ministre. Est-ce que j’ai été ministre ? Ils ont menti sur plusieurs choses. Ils m’ont diffamé sur 200.000 euros que le Président Alpha Condé m’aurait donnés. Ils ont menti. J’ai eu un échangé avec le président Alpha Condé sur ça, il était excédé ! Sur le plan judiciaire je pourrai porter plainte pour diffamation. … Ils ont tellement raconté de choses. Mais toute la vérité sera dite. Pendant trois mois, ils ont vomi sur moi, ils m’ont sali. Ils ont dépensé des fortunes pour discréditer Bah Oury. Ils sont même allés voir les membres de ma famille pour dire qu’il ne faut pas que je revienne.
Acte 4 : De sa légitimité…
Je suis, en termes de légitimité au même niveau de légitimité que Cellou Dalein. J’ai été élu premier vice-président par un congrès malgré quatre années et demi d’absence. Les congressistes m’ont plébiscité. Je suis au même niveau de légitimité que Cellou Dalein. Il ne peut pas se prévaloir d’une position hiérarchique qu’on nous a confié chacun collectivement. Je ne suis pas son secrétaire d’Etat. Je suis le vice-président du parti mandaté par le peuple militant de l’UFDG au même titre que lui. Il est le président de l’UFDG. Il faut qu’il aille dans le sens des attentes des militants de l’UFDG, s’il transige à cet intérêt majeur je le dénonce. Il a rencontré pendant ces dernières années combien de fois M. Alpha Condé ? Est-ce qu’il a été question des vrais problèmes ? Nous avons des militants incarcérés, des responsables exilés. Il n’a jamais posé le problème…
Acte 5: L’agression de Sékouba Konaté…
(…) Sékouba Konaté (ancien président de la transition) m’a agressé dans la cour de Cellou Dalein Diallo au vu et au su de Cellou Dalein Diallo qui n’a pas bronché. Je rends hommage à son épouse qui l’a alerté en disant : « tu ne peux pas rester dans ton salon à discuter avec Sékouba Konaté alors qu’ils sont en train d’amener Bah Oury ».
A suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 27 janvier 2016 07:54Nous vous proposons aussi
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