Audits en Guinée : L’ancien gouverneur de la Banque Centrale Cherif Bah brise le silence (Exclusif)!

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CONAKRY-Cité dans le rapport d’audits publié par l’inspecteur d’Etat la semaine dernière, l’ancien Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) de 1996-2004 a finalement décidé de briser le silence ! Ibrahima Chérif Bah, qui s’étonne du “manque de professionnalisme“ qui a caractérisé la conception et la publication de ce rapport a fait quelques révélations au micro d’Africaguinee.com.

Rappel des faits…

L’ancien gouverneur de la BCRG, Chérif Bah  est accusé dans le rapport d’audits de la BCRG, d’avoir ordonné en mars1999, le virement de 10. 010.000 dollars US en faveur d’une organisation Non gouvernementale (ONG) caritative du nom de Humanity for de World, dans un compte ouvert auprès de la Banque Sun Trust Bank  en Californie au USA. Selon le rapport, le transfert a été effectué sans contrat et sans aucune documentation de support.

Selon les termes des auditeurs, il semble aux dires des responsables de la Direction des Changes qu’il s’agissait d’une opération de placement. Bien que le soit disant placement n’ait jamais rapporté d’intérêt, il a néanmoins été reconduit plusieurs fois durant au moins trois ans auprès d’une Institution (Humanity for The World), qui n’est pas une institution financière.

Le montant du transfert a disparu et se retrouve finalement sur la liste des débits à régulariser sans aucune explication.

Cette opération semble,  lit-on dans le rapport, avoir eu pour seul objectif de détourner délibérément des ressources en devises de la Nation. Il y a donc lieu de poursuivre les investigations pour situer les responsabilités et prendre les mesures qui s’imposent, recommande-t-on dans le rapport d’audits de la BCRG.

Nous vous livrons points saillants de la réaction de l’ancien gouverneur…

« C’est vraiment inacceptable qu’on publie des choses comme ça sans discuter avec les gens concernés. Ceux qu’on a remplacés à la banque, leurs périodes n’ont pas été auditées. Mais  la plupart des choses qui sont normales à faire, ils peignent tout en noir. Comme si eux, c’est la rigueur, nous c’est le laxisme.

Donc, ils ont bon loisir de justifier ce qu’ils veulent sur nous qu’ils  auditent. Ça, c’est une démarche de déontologie. On ne peut pas envoyer quelqu’un auditer celui qui l’a remplacé. Il y aurait eu au moins un cabinet indépendant pour le faire. On aurait cru peut-être aux éléments.

En 2009, j’ai été appelé par M. Thiam, pour une seule question. On a discuté en deux séances. C’était au temps de Dadis (ancien chef de la Junte militaire de 2009, ndlr). Pour moi, c’était fini, c’était une affaire d’Etat concernant un virement. J’ai même indiqué à l’inspecteur Thiam, des pistes de travail. Parce que le dossier est inachevé. Ils n’ont rien traité. On affirme juste qu’il y a eu un virement, le montant est retourné ceci et cela…Non ! Moi j’ai indiqué une fiche de solution, j’ai indiqué qu’il y a telle personne qui existe, qui est à tel endroit que  je crois au moins avoir reçu une partie de ce montant ! Donc, ça c’est une affaire d’Etat, c'est-à-dire entre le président et ces gens là. Moi j’ai eu l’information après mon départ de la banque Centrale.

Je constate que ce qui est écrit encore là (sur le rapport d’audit, ndlr), rien n’est fait de nouveau. Ce sont des anciennes choses dont on a déjà parlé qu’on a rabâché. Donc, c’est inachevé en ce qui me concerne.

A vrai dire dans ce rapport, beaucoup de choses se sont passées après moi. Tout ce qui me concerne, on a parlé de ça depuis 2009.  Ce travail est mal fait. Ce n’est pas déontologique, rien ! C’est ça la situation. Donc, il y a beau loisir d’écrire sur les gens. Mais je n’ai vu ce rapport sauf hier nuit (la nuit du lundi à mardi, ndlr). Alors, je ne sais si ceux qui m’ont succédé ont été reçus par les auditeurs ou non. Je ne le pense pas.

Il n’y a rien de nouveau par rapport à 2009. Ce dossier…, ce n’est pas possible ! J’avais même dit, allez voir tel. Parce que quand j’ai quitté la banque, j’ai eu l’information que tel monsieur a reçu la moitié de ce montant. J’ai communiqué cela à l’inspection il y a cinq ans de ça. Je constate que rien n’a été fait. Ils se sont contentés d’écrire sur les gens ce qu’ils veulent. Si on avait tenu compte de ce qu’on avait dit en 2009, il y aurait du nouveau.

En tout cas, Dadis, je l’avais parlé publiquement, pas en privé. Et d’ailleurs, quelqu’un avait dit là-bas que ces gens là étaient sérieux,  Mr le gouverneur, on aurait pu te féliciter que de te poser des questions. Parce que tu as laissé huit (8) tonnes de d’or à la Banque, personne ne sait où est parti cet or. Quelles sont devenues ces huit tonnes d’or ? En mars 2004 ; j’ai laissé huit tonnes d’or à la Banque. Et même Dadis avait parlé de ça en faisant une erreur, en disant : ‘’huit tonnes de kilos d’or  à l’époque’’. Qu’est-ce que ces huit tonnes d’or sont devenus ? Moi je ne suis pas de nature à me salir par des petites-choses. En huit années de gestion, on trouve qu’il y a assez de choses à me reprocher, je suis fier de ça alors ».

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 655 31 11 12

Créé le 15 juillet 2014 15:44

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