Amadou Damaro Camara à la barre : « Je vous en supplie, laissez-moi aller à l’hôpital sinon je risque une amputation ou un AVC… »

CONAKRY-Le procès en appel de l’ancien président de l’Assemblée Nationale s’est ouvert ce jeudi 20 février 2025, à la chambre des Appels de Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (Crief).

Reconnu coupable de détournement de deniers publics et corruption en décembre dernier, Amadou Damaro Camara (image d’archive) avait été condamné à 4 ans, assortis d’une amende de 10 millions GNF.

Ce jeudi, une fois à la barre, il a plaidé auprès juge d’accepter son hospitalisation au risque de subir une amputation ou un AVC (accident vasculaire cérébral).

« Je me suis plié à toutes les exigences de cette justice. Et un de mes avocats m’a dit quelque chose que j’ai retenu : monsieur Camara, ayez confiance en la justice, je vous recommande aussi d’avoir peur du magistrat.

 En première instance, je suis condamné à 4 ans. J’ai déjà fait plus de 3 ans. Je n’ai jamais créé une quelconque difficulté face à cette justice, mais je suis malade. Le dernier scanner montre des formations de caillots au niveau de mes artères sur le pied gauche. Le médecin a été très clair en disant que je cours de risques. Avec le stress, il y a un risque d’AVC…ou je risque une amputation si la neuropathie continue à s’aggraver comme ça commencé.

À l’heure où je vous parle, mes deux pieds sont enflés et ne descendent plus. Et je ne sens absolument, en dessous du pied gauche, aucune sensibilité de quelque nature que ce soit. Ces crises épisodiques sont récurrentes. Souvent, quand je suis à l’hôpital, je rappelle immédiatement au médecin qu’on a des thérapies. Des thérapies qu’on applique pour pouvoir améliorer ma situation. Il arrive actuellement que j’ai une déchéance de marche. Je ne me rends pas compte que j’ai perdu mon pied…

Vouloir refuser mon hospitalisation, c’est éventuellement, potentiellement, me condamner à un AVC ou à une amputation. Je ne crois pas que ce soit le but. Je vous en supplie, laissez-moi aller à l’hôpital n’importe quel jour… Je vous en remercie », a plaidé l’ex président de l’Assemblée Nationale.

Le niet du procureur…

Comme toujours, le procureur s’est opposé à cette demande. Aly Touré a cependant promis des soins ponctuels au prévenu Damaro au sein de la prison : « nous allons instruire (les médecins de) la maison centrale pour des soins ponctuels », a-t-il dit en substance.

Position du juge…

Le juge Daye Mara a également rejeté cette demande d’hospitalisation de Damaro et a renvoyé le procès au 27 février pour l’ouverture des débats et la comparution de Kim, propriétaire des immeubles siamois de Kakimbo.

Yayé Aicha Barry

Pour Africaguinee.com