Affaire Saidou Bah : Cellou Dalein charge Cheick Sako et dénonce le « mépris » d’Alpha Condé…
CONAKRY-Une semaine après la mort de son garde rapproché, l’opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo a désigné les responsables. L’ancien Premier Ministre qui dirige les destinées de l’union des forces démocratiques de Guinée a directement pointé du doigt sur le ministre de la Justice Cheick Sako et les juges qui ont refusé de donner une suite favorable à la demande de mise en liberté provisoire déposée par ses avocats.
L’opposant qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse cet après-midi, s’est dit « affecté » par la mort de son garde-de-corps, qui, selon lui, aurait pu être évitée si la requête de mise en liberté provisoire avait reçu une suite favorable.
« M. Bah est tombé malade en prison. Une requête de mise en liberté provisoire a été déposée par les avocats, pendant neuf jours, elle n’a pas eu de suite. C’est au neuvième jour qu’une ordonnance d’hospitalisation a été prise… Si la justice avait accepté la requête formulée par les avocats, M. Mamadou Saidou Diallo ne serait pas mort en détention. Il aurait bénéficié d’un traitement approprié à temps. Mais c’est lors qu’ils ont senti que sa santé était suffisamment détériorée au point qu’il n’y avait pratiquement aucune chance de le sauver, c’est en ce moment qu’ils ont décidé de prendre l’ordonnance de son hospitalisation », a déploré Cellou Dalein Diallo.
Mamadou saidou Bah souffrait de douleurs cervicales, de céphalées intenses et de fièvre persistante, a déclaré mardi dernier, le Procureur Sidy Souleymane Ndiaye, estimant que le personnel médical a mis en œuvre une importante assistante en vue d’améliorer son état de santé. En vain. Mais pour Cellou Dalein Diallo, les seuls responsables de la mort de son garde de corps, sont le ministre de la Justice et les juges qui ont gérer son dossier.
« Les autorités judicaires sont responsables de la mort de M. Mamadou Saidou Bah. Parce qu’il elles ont refusé de l’assister, lui accorder les traitements appropriés au moment où il fallait. Il n’était pas atteint d’une maladie irréversible. Nous rendons M. le ministre de la Justice, M. les Juges qui ont refusé de donner suite à la requête des avocats, responsables de la mort de notre militant », accuse l’Opposant.
De la désinvolture du Chef de l’Etat
L’ancien Premier ministre est agacé par le « mépris » avec lequel le Président de la République a traité le dossier concernant la mort de son agent de sécurité. L’opposant va plus loin en qualifiant cette attitude du Chef de l’Etat de « désinvolture ».
« Lorsque j’ai écouté M. Le Président de la République, j’ai été très déçu de constater qu’il n’avait pas d’émotion. Au contraire, il était en train de rire lorsqu’il parlait de cette question, en disant que toute façon qu’il n’est pas mort en prison. J’ai déploré de le voir parler avec une désinvolture, une gaieté de cœur, comme si M. Bah n’était pas un citoyen guinéen mort en détention », s’est insurgé M. Diallo, ajoutant qu’il attendait du Chef de l’Etat qu’il brandisse plutôt des sanctions.
Deux poids, deux mesures ?
« Ce qu’on attendait de lui, c’est qu’il menace ceux qui ont refusé de tenir compte des règles d’usages, en pareilles circonstances. Le ministre de la Justice avait déjà sanctionné un juge qui n’a pas donné suite à une requête de liberté provisoire à un détenu qui est mort le lendemain. Jusqu’à présent ce juge est suspendu. Mais pour notre agent, aucune sanction n’est envisagée. C’est comme si M. le Président de la république se réjouissait parce que c’est un militant de l’UFDG, un garde rapproché de Cellou Dalein. C’est quand même triste pour la République », s’est désolé Cellou Dalein qui a invité ses partisans à se mobiliser fortement pour les obsèques de Mamadou Saidou Bah prévue le jeudi 19 mai à Bambéto.
Diallo Boubacar & Bah Loudah
Pour Africaguinee.com
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Créé le 17 mai 2016 23:54Nous vous proposons aussi
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