Affaire étudiant « violé » par des femmes à Kindia : le « vrai du faux », enquête…

Manifestation contre le viol en Guinée

KINDIA-Depuis quelques jours, des informations font état d’un cas de "viol collectif" qu’aurait subi un jeune étudiant par…. trois (3) femmes à l'université de Kindia, ville située à 135 kilomètres de Conakry. Ce fait qui  sort de l'ordinaire a suscité une flopée de réactions. Sur les réseaux sociaux chacun y est allé de son commentaire, quelquefois avec ironie. Qu'en est-il ? Il y a-t-il eu véritablement viol ? Africaguinee.com a enquêté.

Dans notre enquête, toutes les recherches menées n’ont pas pu retrouver le jeune-homme, victime. L'étudiant ""mystérieux" reste introuvable. Cette affaire de mœurs ressemble à une histoire purement inventée de toutes pièces. De l’université de Kindia, en passant par les ONG de lutte contre les viols, les services hospitaliers jusqu’aux unités de l’OPROGEM, l’étudiant qui serait victime de viol n’est pas arrivé chez eux. Ils arrivent tous à la conclusion que l’étudiant n’existe pas physiquement pour le moment.

Au sein du campus universitaire de Kindia, les étudiants en parlent moins d'ailleurs : « Les choses sont simples : si cet étudiant violé était parmi nous, tout le monde l’aurait indexé, il serait célèbre aujourd’hui au sein du campus de Kindia, mais il est introuvable, si c’était le cas de bouche à oreille tout le monde aurait su de qui il s’agit. D’ailleurs quel est l’homme qui ne rêve pas se faire violer par des femmes », ironise I.M.K étudiant qui doit terminer sa licence cette année

Au rectorat de l’université de Kindia, le recteur professeur Daniel Lamah dément avoir reçu l’étudiant en question. Pourtant on disait que la victime s'était confiée au  recteur.

« Nous avons appris de la même manière que vous. Jusqu’à preuve du contraire nous n’avons pas reçu un étudiant se plaignant d’une telle situation. Nous avons commis notre service de l’information et de la communication, nous sommes en train de faire des recherches nous-mêmes par rapport à ça. Nous sommes à ce niveau. Ce qui est sûr, en tant que recteur je n’ai pas reçu un étudiant qui aurait été violé et qui se serait confié à moi sur sa mésaventure. Nous avons suivi sur les réseaux sociaux et il y a même des radios qui en parlent. Donc, c’est la situation qui prévaut, nous cherchons à nous informer comme vous, pour tirer le vrai du faux.

Jusqu’à présent nous n’avons pas identifié ce prétendu étudiant parce que la manière dont on parle de lui est complètement floue. Le nom Michel qu’on lui attribue à la fin de l’article est un sobriquet, ce n’est pas son vrai nom s’il existe. Donc, il n'y a pas un Michel en réalité qui a été violé. L'étudiant qui aurait été violé selon les auteurs de ces articles, je n’ai pas reçu cet étudiant encore. On dit qu’il est de la licence 2, sans indiquer de quel programme, j’ai essayé de vérifier partout. Pour le moment à Kindia nous n’avons pas vu cet étudiant victime de viol collectif par trois(3) femmes adultes. Et nous continuons à nous informer par rapport à ça. Nous continuons à chercher si cet étudiant existe réellement ou pas. A l’université de Kindia nous avons au moins 14 programmes et dans chaque programme vous avez une licence 2. Ce qui est étonnant, très étonnant c’est quand on dit que l’étudiant s’est confié au recteur. Alors que moi le recteur, je n’ai pas reçu un étudiant dans ce sens-là » précise professeur Daniel Lamah.

Plusieurs sources avaient indiqué que le dossier et dans les mains de l’OPROGEM au commissariat central de Kindia. Saisi par notre rédaction, commissaire Boiro l’un des responsables du service précise n’avoir rien reçu personne concernant ce prétendu viol.

 « Je vous assure que c’est par l’intermédiaire d’une journaliste qui m’appelait pour s’informer que j’ai appris cette info. Elle m’a dit que l’affaire est arrivée chez nous, j’ai répondu que Non. Après, je me suis intéressé au dossier à travers la ville les gens en parlent mais personne ne connait c’est où et quand. C’est des simples commentaires, je n’ai pas trouvé une chose claire pour le moment. Ici concernant les viols nous travaillons en synergie avec l’hôpital, l’oprogem et les ONG qui luttent contre le viol, quiconque a une info de ce genre la partage entre nous pour prendre des mesures. Pour ce cas précis, personne n’a eu vent de cette info dans un cadre officielle. Donc, je ne pense pas que ça soit de la réalité, de toute façon on va suivre ensemble la suite », indique l’officier de police.

A la Direction l’hôpital régional de Kindia, où l’on dit que l’étudiant serait admis pour traiter sa gonococcie, il n'y a aucune trace. Et le sujet fait rire partout : « Je pense que c’est du cinéma. Vous savez nous vivons un monde médiatique à l’envers. Cette information parait comme une simple histoire. Heureusement vous avez eu le réflexe de bien vérifier dans votre investigation au lieu de publier des choses sans fondement. Pour le moment nous n’avons pas reçu ce patient de surcroit un jeune garçon qui a contracté une maladie suite à un viol qu’il aurait subi de la part de femmes » a précisé Dr Cissé, directeur général de l’hôpital régional de Kindia

Etonnée de l’histoire inédite, le directeur régional de la santé de Kindia, Docteur Dakourou Dansoko n’en revient pas. « En âme et conscience on ne m’a pas rapporté une telle information à travers les structures de santé de Kindia. Je pense que vous êtes la première personne à me saisir autour d’un tel fait, surtout que c’est un fait inédit. (Éclats de rire) un homme qui se fait violer par des femmes, c’est vraiment rare. Si un tel homme était admis dans un hôpital de Kindia, je serais informé depuis longtemps. Je sers à Kindia. Au niveau de l’hôpital régional et des autres hôpitaux je n’ai aucun rapport dans ce sens, honnêtement », conclut le DRS.

Alpha Ousmane Bah(AOB)

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

Créé le 17 juin 2021 09:50

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