Accusations de l’UFDG : Baidy Aribot répond (Interview exclusive)

baidy

CONAKRY- Entre le camp présidentiel et l’opposition, l’Union des Forces Républicaines dirigée par Sidya Touré, a choisi son camp ! Alors que la question de recomposition des démembrements de la Commission électorale nationale indépendante fait débat à Conakry, l’UFR vient de dévoiler son orientation politique. Dans cet entretien exclusif accordé à notre rédaction, le Secrétaire Général de cette formation politique arrivée 3e lors de la présidentielle de 2010, revient sur les attaques de leur ancien allié de l’UFDG. Baidy Aribot fait également un clin d’œil à Bah Oury, le vice-président de l’UFDG qui a été récemment exclu du parti. Exclusif !!!

 

Honorable Baidy Aribot bonjour !

Bonjour Messieurs !

Vos anciens alliés de l’opposition vous accusent de vouloir jouer à un double jeu en ce qui concerne la mise en place des démembrements de la CENI. Que répondez-vous ?

BAIDY ARIBOT : Ce n’est pas un bras de fer comme vous le dites. Les gens cherchent seulement à créer une polémique autour d’un problème qui n’en est pas un. D’abord je ne vois pas pourquoi l’UFDG s’attèle toujours à tirer sur l’UFR, dans une situation qui n’est pas créée par notre parti. Ce n’est pas l’UFR qui organise les élections et ce n’est pas non plus nous qui déterminons le quota de représentativité, ce n’est pas non plus l’UFR qui met en place les démembrements.  C’est une loi qui le détermine le tout, cordonné par la CENI. L’union des Forces Républicaines est un parti politique qui est concerné par les élections et comme tel, qui assume toutes les prérogatives liées à ces élections. Personne ne peut dire à l’UFR qu’elle ne peut pas avoir des représentants dans les démembrements, quel que soit le contexte politique de la Guinée.

 D’abord nous sommes un parti légalement installé qui va aux élections. En plus, nous sommes la troisième force politique et enfin nous sommes un parti qui est représenté à l’Assemblée Nationale et qui a un groupe parlementaire. Pourquoi on essaierait de noyer le poisson avec des mots de principe comme opposition et mouvance. Je pense que notre démocratie n’a pas besoin de conflits autour de ces histoires de groupement de partis. Il s’agit des partis qui vont aux élections qui sont concernés. Maintenant dans le cadre de ces futures élections locales à venir, c’est à la CENI et à la loi sur les élections de trouver le compromis possible pour permettre à tout le monde d’être représenté.  Alors je ne vois pas pourquoi on invective l’UFR pour des raisons inconnues.

De nombreux observateurs estiment que selon la loi, l’UFR ne peut plus se réclamer de l’Opposition. Si vous devez avoir des représentants dans les démembrements ça serait du côté de la mouvance présidentielle. Qu’en dites-vous ?

Encore une fois, je le dis et je répète, on aime créer des problèmes là où il n’en existe pas.  Il y a eu les élections avec ses réalités, il y aura les communales et les communautaires avec bien sûr leurs réalités.  Il a été dit à Kindia de maintenir les démembrements tels qu’ils ont été composés depuis la présidentielle de 2015 et les partis concernés doivent choisir leurs représentants. C’est très clair. Mais dans la tête des uns et des autres il faut parler de l’appartenance à la mouvance ou à une opposition. Alors, chez moi je ne vois pas les choses de cette manière puisque c’est un faux débat.  L’opposition encore une fois ce n’est pas un parti politique, c’est un mot qui désigne un ensemble de partis qui ont en commun des valeurs ou des ambitions à gérer.

Qui s’oppose à un gouvernement ?

Oui, bien sûr. Dans cette perspective il s’agit d’un combat purement politique, dans une sphère politique. Nous sommes dans le domaine de la loi. Elle dit que les élections concernent les partis. Mouvance ou opposition, à partir du moment où vous êtes candidats à une élection, vous revenez à la dimension d’un simple parti qui a un nom et un sigle et qui se bat derrière un programme. L’UFDG, le RPG ou autres sont des partis qui seront aux élections puisque la loi ne leur permet pas de se regrouper au sein d’une association avec un autre nom qui n’est pas celui de leur parti ou de leur sigle. Il faut ramener le problème à ce niveau. Si l’UFR est candidate aujourd’hui à ces élections communales, comment peut-on dire que l’UFR n’est pas de l’opposition ou de la mouvance et que par conséquent l’UFR ne doit pas prendre un quota dans l’opposition dite républicaine, mais plutôt s’acoquiner avec la mouvance pour avoir les quotas de représentativité. Je dis NON. Le problème ne se pose pas ainsi. Imaginez-vous des partis qui veulent aller à ces élections qui ne sont ni de l’opposition, ni celui de la mouvance. Comment allons-nous réguler ce problème alors ? Est-ce l’UFR qui va résoudre ce problème, mais c’est plutôt la loi. Ces élections communales permettent aujourd’hui les candidatures indépendantes. Est-ce que dans ce cas de figure l’on peut rattacher ces candidatures indépendantes à l’opposition ou à la mouvance. Je crois que Non, la loi ne le dit pas ainsi.

Sauf que cette même loi dit, dans le cadre des démembrements, il faut cinq de la mouvance et cinq de l’opposition ?

Maintenant 5 de l’opposition ! Je voudrais vous demandez qui est de l’opposition et qui ne l’est pas. Quels sont ceux de la mouvance et ceux qui ne le sont pas.

Peut-être l’UFR parce que c’est de là qu’est née toute la polémique…

Est-ce que c’est la première fois dans l’histoire politique du monde, qu’un parti politique a un représentant dans un gouvernement ? Je pense qu’il ne faut pas résumer notre démocratie à une démocratie de quota. C’est un faux problème. Le fait que nous soyons représentés au Gouvernement n’est pas une représentation basée sur un accord politique conclu avec la mouvance, mais plutôt une entente et une volonté du chef de l’Etat de travailler avec le président Sidya Touré, pour le bien des populations de la Guinée.  Nous avons sans ambigüité dit que nous ne faisons plus parti de l’opposition républicaine.

N’est-ce pas là une ambiguïté de la part de l’UFR, quant à sa position actuelle ?

Non pas du tout. Il n’y a pas d’ambiguïté car nous ne sommes pas de l’opposition républicaine. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas aussi être un parti de l’opposition. En guise d’exemple, nous avons même vu ici une plateforme qui s’appelait la COEP (coordination de l’opposition extra parlementaire), et voire même d’autres partis qui avaient créé le BOC (Bloc de l’opposition constructive). Est-ce qu’on va ramener toujours le débat à un problème d’appartenance à un groupement de partis. Encore une fois, je vous dis que l’UFR est un parti qui n’est plus de l’opposition républicaine mais qui se situe dans le débat politique au centre pour essayer d’apporter sa contribution aux côtés du chef de l’Etat pour l’édification d’un pays prospère.

Vous êtes donc du centre ?

Non on n’est pas du centre, mais de l’opposition et avec notre manière de nous opposer. Je voudrais savoir pourquoi les gens ont cette manie de faire croire quand l’on est dans l’opposition il faut choisir un camp spécifique et s’aligner derrière quelqu’un.  Nous ne sommes plus dans l’opposition de suivisme et d’establishment d’un parti donné. C’est terminé ça.

Donc à votre avis, il y avait cette opposition de suivisme que vous pratiquiez ?

Je dis encore une fois, qu’on n’est plus dans cette opposition d’establishment et de suivisme (…), cela veut dire tout simplement qu’il ne faut pas qu’on pense qu’il faut être derrière un parti donné pour qu’on soit reconnu opposant. On a pris aujourd’hui notre liberté et nous pensons nous battre à notre manière pour participer à l’édification d’un Etat moderne dans notre pays et au renforcement de la démocratie. On ne peut pas nous dire à cause de cette ambition qui est noble qu’on n’est pas de l’opposition. Parce qu’on a un ministre ou un haut représentant, ce n’est pas cela le débat.    

Vous dites que l’UFR est dans l’opposition et compte se battre à sa manière. Voulez-vous dire qu’on assiste là, à l’éclosion d’un nouveau courant dans l’opposition ?

Effectivement le courant que l’UFR défend (…), Aujourd’hui c’est une opposition qui a pris la mesure de la situation du pays. En exemple, même au sein de l’UFDG, c’est ce courant qu’on refuse à Bah Oury qui a presque la même idée que l’UFR sur l’évolution du pays. Il n’est pas le seul (…). Beaucoup de cadres de l’UFDG qui ont été bannis ou qu’on a sorti de ce parti avaient cette même vision. Alors c’est un courant qui est né et qu’il faut encourager.  Ceux qui veulent participer réellement à aider le pays à s’en sortir, non pas à s’aligner ou à fusionner ou à s’aligner derrière quelqu’un.  Nous on peut rester nous-même, travailler avec le pouvoir sans se renier. C’est un concept nouveau en matière de démocratie, qu’on appelle le droit à la différence. Les gens doivent comprendre que nous ne sommes plus dans les guerres de tranchées à l’époque médiévale.

L’autre débat, c’est bien sûr l’organisation des élections communales courant le premier semestre de cette année. A l’allure des choses on sait que cela ne sera pas respecté.  Dans son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée Nationale  proposé un schéma. Etes-vous pour cette proposition du président du parlement ?

Dans ce sens, je suis pour le respect des accords du 20 Août 2015. C’est un acquis obtenu par l’UFR de haute lutte. Tous les acquis qu’on avait obtenus quand nous étions alliés à l’UFDG sont à préserver à défendre et à consolider. Je suis pour le respect strict des accords. Maintenant s’il y a une modification des clauses de cet accord, ce n’est pas à la CENI, mais on doit faire recours aux instances prévues dans cet accord pour essayer de trouver une solution.

Merci Honorable Baidy !

C’est moi qui vous remercie !

 

Entretien réalisé par Diallo Boubacar &

Bah Boubacar Loudah pour

Africaguinee.com

Tel : 00224 655 311 112

 

Créé le 7 avril 2016 12:16

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