Accord du 12 Octobre: les précisions de l’ambassadeur Gerardus Gielen

CONAKRY- L’ambassadeur de l’Union Européenne en Guinée vient de s’exprimer sur le « quiproquo » qui entoure l’accord politique du 12 octobre 2016. Gerardus Gielen ayant pris part au dialogue politique inter guinéens en qualité d’observateur, estime que le débat qu’il y a eu autour des conclusions du dialogue a été bénéfique.
Le chef de la délégation de l’UE en Guinée qui s’est exprimé ce lundi 05 décembre 2016, en marge d’un déjeuner de presse que son institution a offert à des journalistes, a indiqué que le débat sur l’accord permettra aux députés de prendre une position en connaissance de cause. « Je pense que le débat qu’il y a eu a été bénéfique en ce sens que cela aura sûrement éclairé l’opinion des députés pour voir quels sont les sujets qui font discuter dans l’opinion publique pour pouvoir prendre une position en connaissance de cause », soutient le diplomate européen en Guinée, laissant entendre cependant que ce n’est pas l’accord dans son ensemble qui divise.
« Il y a quelques aspects de l’accord du 12 octobre qui font beaucoup discuter. L’accord dans son ensemble a été plutôt bien accueilli. J’ai senti un vrai soulagement en Guinée du fait du rapprochement d’un certain nombre d’acteurs politiques suite aussi aux efforts fait par M. le Président de la République et le Chef de file de l’Opposition de faire un rapprochement qui a facilité le dialogue politique interguinéen en 2016 », a déclaré Gerardus Gielen interrogé par Africaguinee.com.
Des points qui sèment la discorde…
Les points qui font objet de discussion, ce sont des points où pendant le dialogue politique on a essayé de faire le consensus et parfois des compromis, explique l’ambassadeur.
L’un des points ayant fait objet de compromis concerne la désignation des conseils de quartiers et de district en fonction des résultats des élections communales. Sur ce point, avance-t-il, il revient au Parlement de se prononcer.
« Vendredi passé, le gouvernement a transmis au parlement les trois projets de loi (amendement du code électoral, le code des collectivités locales et le conseil sur les collectivités locales). Ce qui donne la possibilité au Parlement d’étudier la proposition de textes et prendre position là-dessus de manière définitive pour déterminer le processus suivant sur les élections locales ».
L’autre point sensible de l’accord est lié à l’indemnisation des victimes des manifestations de 2013, souligne le diplomate, rappelant que c’est un point qui avait déjà été convenu en 2013, puis reconfirmé dans l’accord du 20 août 2015.
« Ce qui a été fait en 2016, c’est de reprendre ce point pour le concrétiser. C’est un point qui était déjà dans les accords. Pour moi, c’est un grand pas en avant parce que c’est la première fois en Guinée qu’on parle de la mise en place d’un fond d’indemnisation pour des victimes. Ce ne sont pas les manifestations de 2013 seulement qui ont connu des victimes mais c’est une première. Je pense qu’il y a lieu de voir les possibilités d’élargir cette initiative pour d’autres catégories de victimes. Ce qui pourra contribuer à la réconciliation en Guinée. Je pense qu’il faut vraiment le voir comme un premier pas important avec la proposition d’inscrire une dotation dans le budget de 2017 pour concrétiser réellement une première tentative d’indemnisation de victimes », commente M. Gielen.
A propos du déjeuner de Presse…
Depuis l’arrivée de Gerardus Gielen en Guinée, c’est la troisième fois de suite que la représentation de l’UE en Guinée invite les journalistes dans un contexte informel pour réfléchir sur la communication de l’Institution dans le pays, ses rapports de travail avec les medias et voir comment pouvoir mieux faire.
Au cours de cette rencontre d’échanges, plusieurs points dont l’action de l’UE en Guinée, ont été abordés. Des intervenants ont émis le souhait que l’Institution poursuive son appui aux medias en l’accentuant notamment dans la formation. Le chef de la délégation de l’UE semble en avoir lui-même conscience de cette nécessité.
« Il y a besoin réel de formation. Nous essayons d’appuyer les médias de manière transversale à travers différents financements pour leur permettre d’être plus performants, de continuer à grandir. En Guinée avec le peu de moyens dont dispose les medias, ils arrivent à faire un travail très appréciable, mais on peut toujours faire mieux », affirme le diplomate.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel. : (00224) 655 311 112
Créé le 6 décembre 2016 11:32
Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Accord politique, Politique