Bah Oury à Séville : “ La Guinée ne vient pas demander un traitement d’exception, mais …”

À Séville, où se tient la 4ᵉ Conférence des Nations Unies sur le financement du développement, le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah a lancé un appel fort, ce mardi 1er juillet 2025. À la tête de la délégation guinéenne, il a plaidé pour une réforme de l’architecture financière internationale plus juste et adaptée aux réalités des pays du Sud.
Dans son discours, le chef du gouvernement a souligné qu’à l’heure où le déficit mondial de financement du développement se creuse dangereusement, il est primordial de redéfinir la solidarité internationale — non plus comme un simple principe moral — mais comme une condition pragmatique de survie collective.
“Notre région est déjà le symbole vivant de ce qui pourrait advenir si la solidarité tarde à se manifester. La crise sahélienne illustre, à l’échelle de la planète, les effets du changement climatique”, a-t-il averti.
La République de Guinée, a-t-il rappelé, est un pays en transformation, riche en ressources naturelles mais vulnérable aux chocs climatiques, économiques et géopolitiques. Elle porte donc une voix légitime dans ce débat global.
“Nous sommes confrontés à une équation complexe : répondre à des besoins sociaux urgents tout en assurant une transition économique compatible avec les objectifs mondiaux, notamment climatiques et économiques”, a expliqué Amadou Oury Bah.
Face à ces défis, il a plaidé pour la mise en place de mécanismes de financement différenciés, mieux adaptés aux réalités des pays vulnérables :
“Une aide au développement qui ignore les efforts d’investissement vert ou les contraintes de vulnérabilité climatique n’est ni juste, ni inclusive, encore moins efficace.”
Fidèle à son histoire d’ouverture et d’engagement régional, la Guinée, a-t-il poursuivi, est prête à mettre son territoire, ses infrastructures et ses ressources au service du bien commun régional.
À Séville, le Premier ministre a appelé à des actions concrètes, au-delà des déclarations d’intention :
“Nous appelons à une réforme effective de l’architecture financière internationale, à un mécanisme équitable de traitement de la dette, à une coopération fiscale mondiale qui ne marginalise plus les pays du Sud, et à une approche réellement partenariale du financement du climat et du développement”, a lancé Amadou Oury Bah.
Il a également réclamé la création de nouveaux guichets, la reconnaissance des efforts nationaux, et un meilleur accès aux ressources concessionnelles, fondés sur des critères adaptés aux défis contemporains.
En conclusion, Amadou Oury Bah a insisté sur le besoin de justice et de reconnaissance :
“La République de Guinée ne vient pas demander un traitement d’exception, mais une reconnaissance équitable des efforts engagés et du droit de chaque peuple à tracer sa voie vers la prospérité. Que la Plateforme de Séville ne soit pas seulement un document de plus, mais un tournant concret dans la manière dont nous décidons, ensemble, de financer l’avenir que nous prétendons vouloir bâtir.”
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com