La veuve du gendarme Amadou Sara Bah témoigne : « Mon mari m’a dit… »

CONAKRY-C’est avec une douleur palpable que Mariama Lamarana Bah, veuve de Thierno Amadou Sara Bah, gendarme tombé en service, exprime son désarroi. Son mari a été mortellement blessé par balle lors d’une opération de démantèlement de zones criminogènes à Sanoyah, Coyah. Il a succombé à ses blessures le vendredi 27 juin 2025, après une brève hospitalisation à l’hôpital sino-guinéen, a appris Africaguinee.com
Le souvenir d’un dernier échange
À Lambanyi où nous l’avons interrogé, Mariama Lamarana Bah se remémore avec émotion les dernières heures avant le drame. Elle raconte le départ de son mari pour le travail, dans une atmosphère sereine. Puis, cet appel inattendu et troublant : « Il m’a appelée pour me dire : ‘Pardonne- moi si j’ai pu te faire quelque chose de mal.’ Je lui ai demandé ce qui n’allait pas, mais malheureusement, il n’a pas répondu ; l’appel a coupé. »
L’annonce brutale de la tragédie
Après des tentatives répétées de joindre son mari, Mariama reçoit finalement une réponse, mais ce n’est pas celle qu’elle espérait. « Quelques heures après, j’ai rappelé et quelqu’un a répondu pour me dire que mon mari avait eu un accident. »
Puis la vérité se révèle peu après, de la bouche même de son époux, hospitalisé : « Il m’a dit que ce n’était pas un accident, qu’il avait reçu une balle au niveau de la poitrine lors qu’ils étaient partis à Sanoyah pour démanteler les zones criminogènes et qu’il était hospitalisé à l’hôpital sino-guinéen. Il m’a demandé de rester à la maison auprès des enfants. »
Le gendarme Thierno Amadou Sara Bah est décédé le lendemain. Mariama Lamarana Bah témoigne du soutien de la gendarmerie, présente et mobilisée à l’hôpital. « Ils ont même dit que si les docteurs ne pouvaient pas le sauver ici, ils l’enverraient au Maroc ou en Tunisie. Pour vous dire la vérité, ils se sont souciés vraiment de mon mari, mais malheureusement, il est décédé. »
Elle explique que des responsables de la gendarmerie se sont rendus au domicile familial pour présenter leurs condoléances, assurant que des enquêtes étaient en cours pour élucider les circonstances du drame.
Un appel au pardon, sauf pour le coupable
Face à cette perte, Mariama Lamarana Bah lance un appel au pardon pour son mari, « mort les armes à la main pour lutter contre un phénomène qui continue à faire du mal à la Guinée. » Cependant, elle reste catégorique : « Mais je ne pardonnerai jamais à celui qui a tué mon mari. »
L’avenir des enfants, une priorité et un défi
La veuve exprime également ses préoccupations pour l’avenir de leurs quatre enfants. Elle sollicite le soutien des autorités afin qu’ils puissent poursuivre leurs études dans des écoles privées, conformément au souhait de leur père : « il voulait que ses enfants poursuivent leurs études, afin qu’ils deviennent de grandes personnalités dans ce pays. »
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com