Homicide à Kindia : elle enlève le bébé de sa camarade pour « convaincre » son amant…

KINDIA – Une jeune femme de 26 ans, Fatoumata Doukouré, alias Mama Doukouré, est accusée d’avoir enlevé et tué le bébé de sa camarade dans le district de Khaliakhory, commune rurale de Damakania, préfecture de Kindia. Le drame s’est produit dans la matinée du mardi 10 juin 2025, vers 11h, dans le secteur de Dorneyah.
Le nourrisson de deux mois a été enlevé alors que sa mère, Mariam Komah, faisait la lessive. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que la présumée auteure aurait profité de l’absence de son hôtesse pour s’introduire dans la chambre où dormait le bébé et le faire sortir discrètement.
Aussitôt informée, la brigade de recherches de Kindia a ouvert une enquête. Plusieurs personnes ayant visité la famille au moment des faits ont été auditionnées. L’attention des enquêteurs s’est rapidement portée sur Fatoumata Doukouré, qui avait entre-temps pris la fuite. Grâce à une collaboration entre les brigades de Kindia et de Dabola, elle a été localisée à Hamdallaye 3 (Dabola) et arrêtée le 14 juin.
« Le dimanche 14 juin 2025, nous avons appris la fuite de Mama Doukouré, injoignable sur son téléphone. Suite à nos enquêtes, elle a été localisée à Dabola, précisément à Hamdallaye 3 et à Saorou, où elle a été interpellée grâce à une synergie d’actions entre la brigade de recherches de Kindia et les gendarmes de Dabola.
Il a été constaté qu’elle ne portait pas de grossesse, mais simulait celle-ci à l’aide de matériel adéquat. Auditionnée, Mama Doukouré a reconnu les faits. Elle a déclaré avoir pris le bébé, endormi, dans la chambre à coucher de sa camarade Mariam Komah (mère du bébé), alors que cette dernière faisait la lessive en l’envoyant dans une autre pièce à Féréfou 1 (commune urbaine de Kindia).
Ensuite, elle a mis de la colle Scotch sur la bouche du bébé pour empêcher ses cris, puis s’est dirigée vers le lieu des faits. À son retour dans la chambre, elle a malheureusement constaté que le bébé était décédé.
C’est ainsi qu’elle s’est confiée à un homme âgé nommé Idrissa Kaba, qui lui a suggéré d’enterrer le corps. Mais elle a préféré l’envelopper dans un foulard blanc, puis dans un pagne wax, avant de le placer dans un sac plastique bleu qu’elle a jeté derrière l’habitation de la mère du bébé, où les enquêteurs ont retrouvé la dépouille », a expliqué Algassimou Dokoré Bah, colonel de la brigade de recherches de la gendarmerie régionale de Kindia.
Les aveux de la suspecte
Présentée à la presse le 24 juin, Mama Doukouré a reconnu les faits. Selon ses propres déclarations, elle aurait voulu faire croire à son compagnon, vivant à l’étranger, qu’elle avait accouché de leur enfant. Elle a donc simulé une grossesse et enlevé le bébé pour nourrir son mensonge.
« Je suis allée chez ma camarade, elle allaitait son bébé. J’ai profité de son absence pour prendre le chargeur que j’avais laissé chez elle et l’enfant. Je ne l’ai pas tué exprès. J’ai acheté du lait, des couches et je l’ai gardé chez moi. En revenant le soir, je l’ai retrouvé mort. J’ai paniqué. Je me suis confiée à un vieux, Papa Kaba. Deux jours après, je lui ai montré la photo du bébé à mon mari pour lui faire croire que j’avais accouché », a-t-elle raconté.
Les enquêteurs rapportent que la jeune femme aurait placé de la colle Scotch sur la bouche du bébé pour l’empêcher de crier. À son retour, elle a constaté que l’enfant était décédé. Elle a ensuite enveloppé le corps dans un foulard blanc, un pagne de wax et un plastique bleu avant de le jeter derrière la maison de la mère, où les gendarmes l’ont retrouvé.
Réaction des autorités
Le colonel Algassimou Dokoré Bah, de la brigade de recherche de la gendarmerie régionale de Kindia, a confirmé tous les éléments de l’enquête. Le colonel Mamadi Condé, commandant de la première région militaire, a lancé un appel aux familles :
« Je demande aux parents de surveiller leurs filles. L’homme à l’étranger envoie de l’argent qui est utilisé pour le tromper. Certains parents participent à cela. »
Il a également déploré l’attitude du vieil homme qui, au lieu de dénoncer le crime, a conseillé la jeune femme.
À l’issue de la présentation, Fatoumata Doukouré et Idrissa Kaba ont été déférés devant le tribunal de première instance de Kindia pour “enlèvement, infanticide et entrave à la saisine de la justice”.
Kindia, Chérif Keita
Pour Africaguinee.com