Gaza : le Conseil de sécurité rejette un projet de résolution en raison du veto des Etats-Unis

Ce texte, qui a reçu quatorze votes pour et un vote contre (Etats-Unis), exigeait aussi la levée immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et sa distribution en toute sécurité et sans entrave à grande échelle, y compris par les entités des Nations Unies et les partenaires humanitaires, dans toute la bande de Gaza.
Le projet de résolution rappelait en outre que le Conseil de sécurité a exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et d’autres groupes.
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, les Etats-Unis disposent d’un droit de veto. Les autres membres permanents sont la Chine, la France, le Royaume-Uni et la Russie.
Les Etats-Unis expliquent leur veto
Intervenant avant le vote, la représentante des États-Unis a affirmé que l’opposition de sa délégation au projet de résolution ne devrait surprendre personne.
Nous n’appuierons aucune mesure qui ne condamnera pas le Hamas, a-t-elle indiqué, ajoutant qu’il est impensable que l’ONU n’ait pas désigné le Hamas comme organisation terroriste.
Elle a souligné que le droit d’Israël de se défendre inclut le fait de pouvoir vaincre le Hamas. Or ce texte dresse de faux parallèles entre Israël et le Hamas, a-t-elle dénoncé.
Elle a ensuite encouragé les États Membres à appuyer la Gaza Humanitarian Foundation pour veiller à ce que l’aide humanitaire parvienne aux habitants de Gaza sans tomber aux mains du Hamas.
Réactions d’Israël et de la Palestine
Le représentant d’Israël a salué la « clarté morale » des États-Unis. « Merci aux États-Unis d’avoir eu le courage de dire que le Hamas est un obstacle à la paix », a-t-il dit.
De son côté, l’Observateur permanent palestinien s’est indigné de la paralysie du Conseil face à Gaza, « le seul territoire au monde où une population entière est menacée de famine ».
« Nous reviendrons »
Le représentant de l’Algérie a estimé que le Conseil aurait dû agir pour imposer un cessez-le-feu. Il a déclaré que les membres non permanents du Conseil de sécurité, porte-plume du projet de résolution, sont le porte-étendard de la légitimité morale.
« Nous reviendrons, a-t-il affirmé, pour les enfants morts avant même de savoir ce que signifie l’enfance, pour les femmes forcées de donner naissance sur le bord des routes et pour les pères qui ont vu les maisons qu’ils ont construites de leurs propres mains s’effondrer en quelques secondes. Nous reviendrons pour ceux qui ont faim et qui refusent de renoncer à leur dignité pour un peu de pain, et pour ceux qui ont soif et qui ont été tués alors qu’ils cherchaient de l’eau potable. Nous reviendrons car les Palestiniens méritent de vivre dans la dignité ».
Déception
Se disant « extrêmement déçue » du résultat du vote, la Chine a accusé les États-Unis d’avoir « une fois de plus » abusé de leur droit de veto, « en éteignant l’espoir des Gazaouis ».
Le représentant de la Russie a estimé, pour sa part, que le texte proposé était le strict minimum et a déploré l’échec du Conseil de sécurité à adopter une résolution qui empêche le Moyen-Orient de sombrer dans le chaos.
Il a dit que sa délégation participerait activement à la Conférence internationale pour le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États prévue plus tard ce mois. Il a espéré que celle-ci saura insuffler un nouvel élan à la solution à deux États (Israël et Palestine).
Le représentant de la France a dit regretter profondément que la résolution n’ait pas pu être adoptée. Il a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et permanent.
Il a appelé à ce que tous les otages soient libérés sans délai et sans conditions. Cette résolution exigeait précisément cela, de façon très ferme, a-t-il relevé.
ONU INFO