Indemnisation des victimes du 28 septembre : Omise de la liste, Asmaou Diallo soulève des préoccupations majeures…

CONAKRY-En Guinée, le processus d’indemnisation des victimes du massacre du 28 septembre 2009 a débuté à Conakry. Si cette initiative du gouvernement est saluée par une partie de l’opinion, elle suscite aussi des inquiétudes chez certaines victimes, notamment celles qui ont été omises dans cette première vague d’indemnisation.

L’Association des victimes, parents et amis (AVIPA) affirme avoir recensé près de 736 personnes touchées par les événements du 28 septembre. Pourtant, seules environ la moitié de ces victimes auraient été prises en compte par l’Etat, selon l’organisation. Fait marquant, la présidente de l’AVIPA, Mme Asmaou Diallo, ne figure pas non plus parmi les bénéficiaires.

« À l’AVIPA, nous sommes 736 membres. Ce n’est pas tout le monde qui a été pris en charge. Il y a aussi d’autres associations, avec leurs propres victimes. Alors, que faut-il faire ? Le ministre nous a promis que le gouvernement allait s’en occuper, afin que les témoins qui comparaîtront devant le juge permettent de faire valoir les droits de toutes les victimes », a expliqué Mme Diallo devant le procureur adjoint de la Cour pénale internationale, Mame Niang.

Elle poursuit : « C’est un plaidoyer que nous allons adresser à la CPI, pour qu’elle relaie notre message auprès du ministre ou des décideurs guinéens, afin qu’ils préparent le jugement en appel. C’est à l’issue de ce jugement que les autres victimes pourront, espérons-le, être prises en charge. C’est extrêmement important. »

Mme Diallo alerte également sur les tensions croissantes : « Nous faisons face à de nombreuses difficultés. Nous avons même été contraints de fermer temporairement notre siège, car nous sommes envahis par d’autres victimes non concernées par le jugement, mais qui réclament réparation. Pour elles, l’AVIPA serait responsable de leur exclusion du processus, ce qui est totalement faux. La situation est vraiment compliquée. Nous craignons même des actes de vandalisme ou des agressions contre notre bureau » a-t-elle indiqué tout en interpellant les autorités à travers la mission de la CPI.

« Nous souhaitons que ce message soit entendu par les autorités guinéennes, car c’est une urgence pour nous, les victimes. J’ai vraiment peur aujourd’hui. Nous voulions sincèrement obtenir réparation, mais au final, on se demande si cela en valait la peine. Si cette réparation entraîne encore plus de problèmes… voyez ce que cela provoque. »

Alors que l’indemnisation des victimes du 28 septembre aurait pu marquer un tournant vers la réconciliation nationale, la présidente de l’AVIPA insiste sur la nécessité d’un processus inclusif et intégral pour atteindre cet objectif.

« On parle de réconciliation nationale, mais si de telles frustrations persistent, je ne pense pas que l’objectif sera atteint. Je souhaite de tout cœur que la Guinée vive en paix », a-t-elle déclaré.

Lors d’une rencontre avec une délégation de la Cour pénale internationale (CPI) le 21 mai dernier, le procureur adjoint Mame Mandiaye Niang a écouté les témoignages des victimes et promis de plaider leur cause auprès des autorités guinéennes. Une initiative qui redonne un peu d’espoir.

« Nous sommes satisfaits de la venue de la mission de la CPI à Conakry. Nous en avons profité pour évoquer la situation des victimes omises dans le processus d’indemnisation. On nous a promis qu’à l’issue du procès en appel, d’autres victimes, jusqu’ici exclues, seront également indemnisées, à l’image des 334 personnes qui perçoivent actuellement des réparations.

Nous espérons que cela se fera le plus rapidement possible, afin de satisfaire celles et ceux d’entre nous qui n’ont pas été inscrits sur cette liste. Je fais partie des victimes omises. Beaucoup se demandent comment il est possible que moi, en tant que présidente de l’association des victimes, je n’aie pas été prise en compte. Je réponds toujours que cela relève de la discrétion du tribunal. C’est à ce niveau qu’a été arrêtée la liste des 334 bénéficiaires.

Malheureusement, certaines personnes figurant sur cette liste ne disposent d’aucune adresse pour les localiser, ce qui complique davantage la situation. Cela dit, comme nous avons les noms des victimes, il est plus facile pour nous de les identifier. »

Le Gouvernement guinéen a débloqué un montant de 119,9 milliards de francs guinéens pour l’indemnisation des victimes du 28 septembre.  La commission d’indemnisation a réparti les victimes bénéficiaires en groupes, en tenant compte des infractions subies. Il s’agit :

Des femmes victimes de viol,
Des personnes victimes disparues ou mortes,
Des personnes victimes de coups et blessures, et
Des personnes victimes de pillages de biens.

Un total de 334 personnes sont identifiées. Elles bénéficieront, chacune, d’un montant en tenant compte des infractions subies.

Dossier suivre !

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 25 mai 2025 08:23

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