Cas EDG : Bah Oury réclame un audit sur 320 millions de dollars US…
CONAKRY- Le président de l’Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG) vient de réclamer un audit sur la subvention accordée à l’EDG (Électricité de Guinée) dans le budget 2023. L’économiste estime que cette subvention est excessive.
« Près de 3200 milliards de Gnf de subventions à EDG pour 2023! Un audit est impératif pour voir clair dans cette gestion. 320 millions de dollars US de subventions c’est plus que le budget estimatif pour le RAVEC (recensement administratif à vocation d’état civil et le fichier électoral », a-t-il écrit ce jeudi 14 septembre dans un tweet largement repris par certains internautes.
Pour Bah Oury, cette somme est trop. Il estime qu’il faut interroger la gestion de cette subvention, car selon lui, celle-ci est loin d’être transparente. «Je trouve que c’est faramineux que chaque année 300 à 400 millions de dollars soient accordés à une subvention dont les bases de calcul ne sont pas transparentes. Il y a une nécessité absolue que les organismes de l’Etat habilités interpellent la gestion d’EDG par rapport à l’utilisation des subventions allouées chaque année », a indiqué l’homme politique, interrogé par Africaguinee.com.
Selon Bah Oury, le calcul de la subvention annuelle s’appuie uniquement sur un plan de production de l’électricité. Il s’interroge sur certains détails. « Ce plan de production établit est-il suffisant pour permettre d’indiquer le montant de la subvention allouée ? A postériori, est-ce qu’il y a une vérification de la consommation réelle que les ménages ont dû effectuer pour s’assurer qu’il n’y a pas un trop perçu ? Ça pose problème! Parce que si EDG achète le courant, le kilowattheure à 2000 GNF et le revend aux usagers à raison de 650 francs guinéens, la différence et de 1350 Gnf. Il suffit de multiplier ce montant par le plan de production annoncé. Je pense que c’est un peu trop facile de faire sortir des millions de dollars sans s’assurer de l’effectivité de la production de courant», explique le leader de l’UDRG.
L’ex vice-président de l’UFDG précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’un problème récent qu’il est en train de dénoncer. « C’est un problème qui date de plusieurs décennies. C’est en cela que c’est un grave problème. C’est tout simplement que les autorités actuelles ont suivi la même procédure », a-t-il ajouté.
Il rappelle que le régime d’Alpha Condé avait fait comprendre que le barrage de Kalèta a été financé par un montant qui a été prélevé sur les 700 millions de dollars que la Guinée avait obtenu dans le cadre d’une transaction avec Rio Tinto.
«Mais maintenant on nous fait comprendre que le barrage de Kalèta a été financé par le billet d’un BOT (Build-Operate-Transfer Ou Bâtir, œuvrer et Transférer ndlr). Donc un BOT avec des intérêts chinois. Et même ça aussi, il faudrait qu’on ait une clarification pour compenser les montants. On avait dit que c’est la Guinée qui a construit le barrage, là aussi il y a des clarifications indispensables parce que les montants en jeu ne sont pas petits. Au contraire, c’est des sommes extrêmement importants », a-t-il fait savoir.
Officiellement, le barrage Kalèta inauguré le lundi 28 septembre 2015 a coûté 446,2 millions de dollars. Il a été conjointement financé par l’Etat guinéen à 25% et China Exim Bank à 75%. Il s’agit d’un ouvrage d’une capacité de 340 mégawatts (MW).
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 14 septembre 2023 21:44