Scandale à Gbonko (Mandiana) : des citoyens contraints de payer pour obtenir des fiches de recensement…

Une vidéo de 1 minute 30 secondes devenue virale sur les réseaux sociaux suscite l’indignation en Haute-Guinée. On y voit des citoyens venus se faire recenser à Gbonko, un district relevant de la sous-préfecture de Niantania, préfecture de Mandiana, obligés de payer de l’argent pour obtenir les fiches de recensement, censées pourtant être gratuites.

Selon plusieurs sources locales contactées par notre rédaction, c’est le président du district de Gbonko qui serait à l’origine de cette pratique illégale. Et ce, malgré les déclarations des autorités assurant que le processus de recensement est entièrement gratuit pour tous les citoyens.

Dans la vidéo, tournée en langue maninka, les échanges sont édifiants. Un citoyen venu se faire enregistrer affirme : « Ce sont les agents recenseurs qui m’ont dit de venir récupérer une fiche de recensement. »

Ce à quoi l’homme présenté comme le président du district répond sèchement : « Va leur dire que le président du district dit que s’il n’y a pas d’argent, il ne donnera rien. On ne m’a pas donné ces fiches en cadeau. Tu vois, pour le gouvernement, c’est fini. Les autres, on va les payer à la commune. »

Il poursuit en insistant : « Donc, le gouvernement ne prend pas en charge ces fiches-là », enchaîne-t-il avant de s’emporter violemment : « Sortez, dégagez d’ici ! »

Face à l’ampleur de la polémique, le préfet de Mandiana, le colonel Fodé Soumah, contacté ce lundi 26 Mai 2025, a confirmé l’authenticité des faits dans un entretien avec notre correspondant. Il annonce que des mesures ont été prises.

« Les présumés auteurs ont déjà été mis à la disposition de la justice. Les enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur cette affaire. Une assemblée de sensibilisation a même été convoquée aujourd’hui à la Maison des jeunes de la commune urbaine, afin d’informer les citoyens sur l’importance de se faire enrôler et sur le caractère totalement gratuit de l’opération », a déclaré le préfet.

Cette affaire relance le débat sur la transparence et la régularité du processus de recensement dans certaines localités reculées du pays.

A suivre…

Facely Sanoh

Pour africaguinee.com