Procédure de destitution: «C’est un coup d’État»

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Menacé par une procédure de destitution, le président américain s'est dit victime sur Twitter d'une tentative de «coup d'État».

Le président américain Donald Trump, menacé par une procédure de destitution pour avoir demandé l'aide d'un gouvernement étranger dans la campagne présidentielle, a dénoncé mardi soir un «coup d'Etat».

«J'en arrive à la conclusion que ce qui est en train de se passer n'est pas un impeachment , c'est un COUP D'ETAT, visant à prendre le pouvoir du peuple, son vote, ses libertés, son deuxième amendement (de la Constitution), sa religion, son armée, son mur à la frontière, et les droits qui lui ont été donnés par Dieu en tant que citoyen des Etats-Unis d'Amérique!», a-t-il tempêté sur Twitter.

Les démocrates ont ouvert il y a une semaine une enquête contre le milliardaire républicain en vue d'une destitution. Ils lui reprochent d'avoir demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, lors d'une conversation téléphonique il y a deux mois, d'enquêter sur l'ancien vice-président Joe Biden, bien placé pour porter les couleurs démocrates en 2020.

Signe de son extrême inquiétude, le président américain était allé jusqu'à suggérer lundi de faire «arrêter» pour «trahison» Adam Schiff, élu démocrate du Congrès qui supervise l'enquête sur les pressions exercées sur Volodymyr Zelensky.

«Peu faisable»

Mardi, la défense s'organisait autour de Donald Trump, son chef de la diplomatie et son avocat personnel refusant le calendrier que tentent de leur imposer les élus démocrates du Congrès.

En réponse aux injonctions envoyées vendredi par les parlementaires démocrates, le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a en effet jugé «pas faisable» que le Congrès commence dès mercredi à entendre cinq diplomates susceptibles de leur fournir des informations sur le scandale ukrainien.

Le secrétaire d'Etat, qui fait lui-même l'objet d'une injonction formelle de trois commissions du Congrès pour leur livrer des documents nécessaires à leur enquête, s'exprimait dans une lettre virulente adressée à la Chambre des représentants, sans toutefois refuser clairement de se soumettre un jour à leur demande.

Considéré comme un des membres les plus influents de l'administration Trump, Mike Pompeo faisait partie des personnes ayant écouté l'appel avec Volodymyr Zelensky. L'un des cinq diplomates, Kurt Volker, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Ukraine, a démissionné vendredi.

«Intimidations»

Les quatre autres sont l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis à Kiev Marie Yovanovitch, le secrétaire d'Etat adjoint chargé des Affaires européennes George Kent, l'ambassadeur auprès de l'Union européenne Gordon Sondland et un conseiller de Mike Pompeo au département d'Etat, Ulrich Brechbuhl.

Les injonctions qui les concernent «ne peuvent qu'être comprises comme une tentative d'intimider, de harceler et de maltraiter les éminents professionnels du département d'Etat», estime Mike Pompeo dans sa lettre.

Mike Pompeo «devrait immédiatement cesser d'intimider les témoins du département d'Etat pour se protéger et protéger le président», ont répliqué les présidents des commissions des Affaires étrangères, du Renseignement et de supervision de l'exécutif.

Prévenant que le chef de la diplomatie était «maintenant un témoin direct dans l'enquête», les représentants démocrates Eliot Engel, Adam Schiff et Elijah Cummings ont ajouté que tout effort destiné à empêcher des témoins de parler aux élus était «illégal et constituera(it) une preuve d'entrave à l'enquête de destitution».

Sommé lui aussi de livrer des documents au Congrès, l'avocat personnel du président, Rudy Giuliani, a tweeté lundi soir que l'injonction des élus démocrates soulevait «de graves questions en termes de légitimité et de constitutionnalité».

«Protéger» le lanceur d'alerte

Donald Trump assure que son échange téléphonique estival avec Volodymyr Zelensky n'avait rien de répréhensible. Pourtant les soupçons d'une utilisation par le président américain de la puissance de la diplomatie américaine à des fins politiques personnelles se multiplient.

Selon le «New York Times», il a, lors d'un récent échange téléphonique, demandé au Premier ministre australien d'aider son ministre de la Justice Bill Barr à rassembler des éléments dans le but de discréditer l'enquête Mueller sur l'ingérence russe dans la présidentielle de 2016. Comme lors de l'échange ukrainien controversé, la Maison Blanche aurait – démarche rare – limité l'accès à la transcription de cet appel à un tout petit groupe de personnes.

Parmi les transcriptions classées top secret figure en outre celle d'une rencontre, en mai 2017 à la Maison Blanche, avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, au cours de laquelle Donald Trump aurait déclaré que l'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016 ne l'inquiétait nullement, selon le Washington Post.

DonaldTrump veut connaître l'identité du lanceur d'alerte qui l'a accusé d'avoir sollicité l'ingérence de l'Ukraine dans l'élection de 2020. Mais plusieurs élus, démocrates comme républicains, l'ont mis en garde contre toute tentative de menace sur cette personne, qui serait un analyste de la CIA.

«Cette personne semble avoir respecté toutes les lois de protection des lanceurs d'alerte et elle doit être écoutée et protégée», a souligné l'influent sénateur républicain Chuck Grassley.

AFP

Créé le 2 octobre 2019 09:24

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