Parricide à Matam : Naby Yaya Touré tué par son fils Seydou (famille)

CONAKRY-Un drame familial d’une rare violence s’est produit à l’aube de ce samedi 12 avril 2025, à Matam Permanence, sur la corniche nord de Conakry. Naby Yaya Touré, âgé de 65 ans, a été tué par son propre fils, Seydou Touré, âgé d’une trentaine d’années.

Selon les premières informations recueillies auprès d’une source sécuritaire, confirmées par un proche de la famille, le présumé coupable avait menacé son père deux jours auparavant. La dispute serait née d’une accusation de vol de téléphone que Naby Yaya Touré aurait portée contre son fils. (image d’archive).

Au moment des faits, la mère de Seydou était absente, se trouvant à Boké. Selon le récit de son jeune frère, Adany Touré, élève en 9e année, tout aurait commencé la veille au soir. « Vers 21h, il est venu dormir avec nous au salon. Peu après, il a voulu sortir, mais on a refusé. C’est notre père qui a demandé qu’on lui ouvre (la porte). Il est revenu vers minuit avec un petit bidon contenant une substance. »

Vers 4h du matin, Adany a remarqué des « vas et vient » inhabituels de son frère entre la chambre parentale et le salon. Alerté par un bruit suspect, il l’interroge. Seydou prétexte aller aux toilettes. Pris de doute, le jeune garçon se rend dans la chambre et découvre leur père inanimé. Il agrippe alors Seydou par les vêtements et alerte les voisins par des cris.

Connu dans son entourage comme un enfant difficile, Seydou avait abandonné l’école. Il a grandi dans la famille maternelle, mais il a été renvoyé avant de revenir vivre chez ses parents, qui lui témoignaient pourtant beaucoup d’affection.

La Police technique et scientifique, conduite par le colonel Mohamed N’Diaye, s’est rapidement rendue sur les lieux. Elle dresse son constat. « Il y avait du sang sur un pot dans la douche. Dans la chambre, des objets comme le ventilateur étaient tombés, ce qui témoigne d’une bagarre », a déclaré le colonel. L’examen du corps a révélé une profonde lésion à la nuque et au sommet de la tête.

Les premières hypothèses penchent vers une altercation qui aurait dégénéré. Le père, affaibli par une maladie et partiellement paralysé, aurait été poussé, sa tête heurtant violemment le pot. Après le drame, Seydou aurait placé le corps sur le lit pour simuler une mort naturelle, mais les traces de blessures ont contredit cette mise en scène.

Le corps de la victime a été transféré à la morgue de l’hôpital Ignace Deen sur ordre du procureur. Seydou Touré est actuellement en garde à vue à la gendarmerie, en attendant la suite de l’enquête.

Sayon Camara

Pour Africaguinee.com