N’zérékoré : A la découverte du pont de lianes Gôpowayi de Konipara

NZEREKORE- Konipara est un district situé à 45 km de la préfecture de N’zérékoré, chef-lieu de la région administrative de la Guinée forestière. Relevant de la sous-préfecture de Kobéla, ce village de plus de 2000 habitants excelle dans l’agriculture, l’élevage et la pêche. C’est dans cette localité qu’on trouve le pont de lianes installé sur le fleuve Oulé qui sépare le village de sa zone agricole. Comment et quand est-ce que ce pont a-t-il été construit? Quelle est son importance ? Quel est son état de nos jours ? Notre correspondant basé dans la région est allé à la rencontre des habitants de Koniapara.


Le pont de lianes existe à Konipara depuis  plusieurs décennies. L’ouvrage de franchissement a été installé alors que plusieurs fils du village n’étaient pas encore de ce monde. Au-delà d’un pont naturel, on trouve le côté mystique qui suscite des interrogations dans l’installation du pont de liane. Il s’agit notamment des lianes que l’on trouve attachées très haut sur des grands arbres qui jonchent le fleuve pour soutenir l’ouvrage, peut-on constater sur place.

Pont de Liane de Konipara

Comment parviennent-t-ils à attacher ces lianes très haut sur ces grands arbres ? La question est sans réponse. « Seuls les initiés participent à la confection et à l’installation de ce pont. Il n’est pas permis à tout le monde d’être là pendant les travaux », nous confie Michel Kpoghomou, rencontré sur les lieux.

« Ce pont de lianes a été initié par nos arrières grands-parents. A ce que je sache, ce pont date de plus de 200 ans. C’est seulement les personnes initiées qui peuvent participer à la confection et à l’installation de ce pont. Je veux dire des hommes qui ont été à la forêt sacrée. Parce qu’il y a des côtés mystiques qui sont liés à son érection. On ne pourra pas donner tous les détails. Pendant ses jours de fabrication, on interdit le passage. Les femmes et les profanes, ne sont pas autorisés à pointer leur nez dans les alentours du lieu concerné. Comme vous venez de constater, c’est un véritable travail de titans et d’ingéniosité greffé au côté sacré  », explique Santos Kpoghomou, avant de préciser :  « Le jour où ils terminent de faire l’installation, ils ne rentrent au village que la nuit. Ils viennent accompagner le morceau de la corde et pendant ce temps tous les habitants sont tenus obligés de rester dans des maisons fermées jusqu’à ce que l’équipe viennent accompagner le morceau de corde à la notabilité ».

Le pont de lianes est fait à la base de cordes nommées « Kpalei » en langue du terroir Kpèlè. De nos jours, ces cordes qui sont dures et résistantes sont difficiles à trouver. Les citoyens sont obligés de se déplacer à plusieurs kilomètres pour se procurer de ces lianes. Selon nos informations, c’est dans la préfecture de Macenta qu’on trouve ces lianes pour la réparation du pont en cas de vétusté.

« Depuis le temps de nos ancêtres, ce pont de liane se trouve ici. Ce sont nos ancêtres qui l’ont fait. Quand il se trouve en état de vétusté, nous prenons des dispositions pour faire la réparation. Mais actuellement, la corde que nous utilisons pour confectionner ce pont est difficile à trouver. Par le passé, c’était facile de trouver dans la forêt. Mais actuellement on n’en trouve pas. Il faut qu’on se déplace pour aller chercher vers Macenta. C’est là-bas nous trouvons actuellement ces cordes », nous a confié Michel Kpoghomou.

De nos jours, ce pont en liane a une importance capitale dans la vie des habitants de Konipara. Le fleuve Oulé qui sépare le village de leur zone agricole contient 4 passages par lesquels les villageois traversent pour rallier leurs champs et plantations. Sur ces 4 passages, le pont en liane se trouve au niveau du passage de Göpowayi.

Sur les 3 autres passages, les citoyens sont obligés de se débrouiller avec des barques artisanales qu’ils ont fabriqué pour la traversée. En plus de son utilisation par des villageois, plusieurs personnes s’y rendent dans le cadre du tourisme.

« Des gens viennent de temps en temps pour visiter le pont. Mais ce n’est pas bien règlements.  Il n’y a pas un montant défini pour exiger aux visiteurs. Si non la prise de la photo est même interdite là-bas sans autorisation de l’autorité du village. Mais il y a certains qui en abusent », soutient un citoyen.

De retour de Konipara

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant régional d’Africaguinee.com

A Nzérékoré.

Tél. (00224) 628 80 17 43

Créé le 26 mai 2023 12:04

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