Marche « interdite » du 09 mars : « Charles Wright en tant que Ministre des droits de l’Homme… »

CONAKRY-La Guinée renoue avec les manifestations de rue. Après celles organisées par le FNDC (front national pour la défense de la constitution), entité dissoute par les autorités de la transition, cette fois-ci, c’est le forum des forces vives de Guinée qui compte défier le CNRD en projetant une marche pacifique le 09 mars, dans le Grand Conakry.

Quel est le niveau des préparatifs ? La démarche des religieux va-t-elle faire fléchir les forces vives ? Que répondent-elles face aux menaces du garde des sceaux ? Pour répondre à ces questions, Africaguinee.com a interrogé Abdoul Sacko, coordinateur du forum des forces sociales de Guinée.

AFRICAGUINEE.COM : Les forces vives de Guinée projettent une manifestation le 09 mars. Comment devrait se dérouler cette manifestation? 

ABDOUL SACKO : Ce qu’il faut dire, les forces vives de Guinée feront tout pour respecter ce que la loi leur exige en termes d’obligations par rapport à l’organisation d’une manifestation. Donc, elles travaillent sur tous les aspects.

Concrètement, qu’est-ce qui est en train d’être fait sur le terrain, monsieur Sacko ?

On ne peut pas vous dire tout ce qui est fait. Ce qui reste clair, nous n’avons pas besoin d’efforts sur le terrain.

La préoccupation aujourd’hui, c’est de nous aider davantage à faire comprendre à nos compatriotes militaires que des clients politiciens sont en train de les envoyer vers un chemin risqué. Considérer leurs compatriotes qui sont en contradiction avec eux dans le cadre de la gestion de la transition comme des ennemis à abattre, c’est une erreur. Nous ne voulons rien d’autres que la réussite de la transition par le canal d’un dialogue réel.

Nous allons certainement recevoir le secrétariat général des affaires religieuses qui nous a adressé un courrier, pour nous signifier son rôle dans la préservation de la paix et de la quiétude sociale. Nous transmettrons des messages à tout le monde. Nous demandons à toutes les bonnes voix, d’essayer de se joindre à nous et de dire au CNRD que ceux qui leur font croire que les gens qui veulent manifester sont contre eux, les trompent.

Nous voulons simplement les aider à sortir par la grande porte et cela, sur la base de la contradiction des idées, des arguments en lieu et place des biceps. A part cela, les forces vives sont totalement en phase avec la loi et resteront avec la charte de la transition, les conventions et les traités auxquels la Guinée est partie prenante.

Nos frères militaires doivent sortir de l’emprise de ces clients politiciens et sociaux qui pensent que le meilleur moyen de se faire un Curriculum Vitae et d’avoir une manne financière, c’est pendant la transition.

Est-ce qu’avec la médiation des religieux on pourrait s’attendre à un report de la manifestation ?

Nos revendications sont connues. Nous ne marchons pas par gaieté de cœur. Nous ne savons pas ce que les religieux ont sous la main, de quoi ils sont capables en termes d’influence. Donc, nous ne pouvons pas présager. Avant cela, on a eu à rencontrer plusieurs personnes, le premier ministre était venu nous voir et nous écouter sans rien donner au retour. Comme c’est des religieux, nous osons croire qu’ils comprendront que la paix se construit aussi par les actes.

Pendant ce temps certaines entités ont entrepris des actions de démobilisation. Qu’en dites-vous ?

Nous pensons que c’est de leur doit. Nous, l’invite que nous pouvons dire aux autres, c’est d’arrêter la dilapidation de nos ressources. Dilapider nos ressources à travers des rencontres inutiles. Tout compte fait ce qu’ils font-là n’aura aucun effet et nous ne prendrons aucune action contre cela parce que pour nous, c’est un non évènement.

Parlant de l’organisation de cette marche, le ministre de la justice, des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright a fait savoir que l’autorité de l’Etat va se sentir. Quelle est votre réaction ?

Quand le ministre de la justice dit que l’autorité de l’Etat va s’appliquer, nous ne voyons pas cela comme des privilèges pour l’Etat.  Mais cela doit amener l’Etat à respecter les dispositions de la loi, de la Charte la transition mais aussi les traités et les conventions auxquels la Guinée a souscrit. Nous pensons que cela n’est pas une menace. Ce qui reste clair, la Charte nous donne des droits mais aussi les conventions.

Je pense qu’en tant que ministre des droits de l’homme, il veillera à cela. Le respect de la loi s’impose à tout le monde, ce n’est pas seulement aux citoyens. D’ailleurs nous nous réjouissons parce que cela veut dire que le ministre de la justice veillera systématiquement sur ceux qui ont la responsabilité d’encadrer les manifestations, notamment les mairies et les services de sécurité. Et donc il va prendre son bâton de pèlerin pour défendre le droit des citoyens que nous sommes.

 

Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 72 76 28

Créé le 7 mars 2023 11:33

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