Mamou : Un marché construit par Alpha Condé au cœur d’un bras de fer…

MAMOU-Constuit par l’ancien président Alpha Condé pour soutenir les activités commerciales de femmes de la ville carrefour, le marché Pépé Kalé situé au quartier Almamyah est au centre d’un bras de fer. La délégation spéciale mise en place suite à la dissolution de la mairie se tiraille avec l’administration de ce centre de négoce stratégique.

Les nouveaux dirigeants de l’exécutif communal sont décidés à récupérer toutes les boutiques construites, dit-on, par l’ancien chef de l’Etat pour les femmes vendeuses du marché Pépé Kalè. L’affaire fait des grincements de dents à Mamou.

Dans son plan, la mairie compte mettre ces lieux de vente en location. L’objectif est de renflouer les caisses de la commune pour financer des projets d’intérêt commun, mais aussi de minimiser l’impact du gel des comptes de l’exécutif communal. Mais les femmes n’entendent pas de cette oreille.

Ces vendeuses réclament la propriété desdites boutiques. Selon elles, ce marché leur a été offert par l’ancien président en guise de récompense pour leur soutien constant à l’ex parti au pouvoir (RPG arc-en-ciel) dans une ville acquise à l’opposition d’alors.

« Nous avons été informées que la nouvelle équipe communale veut récupérer nos boutiques. Mais on les attend, ils vont nous trouver ici. On ne va ni payer la location ni quitter les boutiques. C’est nos parents qui revendaient ici, ensuite est venu notre tour. On a eu ces boutiques grâce à Hadja Sonna pépé Kalè. On a soutenu l’ex parti au pouvoir ici malgré les risques. Les gens se moquaient de nous dans les autres marchés.

Quand un chef venait à la maison des jeunes, on se mobilisait pour l’accueillir. On avait eu 120 boutiques. Mais la commune a récupéré 60 boutiques et nous ont remis les 60 autres. Il y avait eu d’âpres négociations à la préfecture pour trouver un consensus. Depuis ça, il n’y a aucun problème. Mais la nouvelle équipe de la mairie veut nous intimider ici. Si quelqu’un vient ici, on ira jusqu’à chez le président, on ne quittera pas », prévient Nenein Bah, la porte-parole des femmes.

De son côté, Sidy Diallo vice-président de la délégation spéciale, affirme qu’aucune femme ne peut prétendre disposer d’une boutique là-bas. Selon lui, ces boutiques appartiennent à l’Etat.

« On ne va retirer aucune boutique à quelqu’un. On a demandé à ce que les détenteurs payent la location à la commune, c’est tout. C’est un marché que l’Etat a construit. Donc, si elles se disent propriétaires, elles n’ont qu’à nous monter les documents. Elles payent la location à des gens qui sont là, qui se disent propriétaires parce-que c’est des anciens soutiens au régime déchu. Donc nous, on a demandé autre chose : Juste de payer la location. C’est la commune qui gère les marchés. La commune est en train de perdre près de 100.000.000 par mois au niveau de ces marchés. Ce n’est pas Pépé Kalè seulement. Tous les marchés vont payer la location des boutiques. Dès le mois prochain, on va commencer l’opération », indique Sidy Diallo.

Selon une autre source sûre, les autorités préfectorales se sont déjà invitées dans la danse. Elles seraient opposées à la démarche de la mairie. « Les cadres qui ont partagé ces boutiques sont toujours en service ici. Ils veulent bloquer notre démarche à partir de la préfecture. Ça ne peut pas marcher. On va continuer la procédure. Les comptes des communes sont gelés. Où on va avoir l’argent pour travailler si ce n’est pas avec les marchés ? On ne se laissera pas faire », coupe court notre source.

Affaire à suivre…

Habib Samaké

Pour Africaguinee.com

Créé le 29 mars 2023 09:22

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