Mamou/des médecins ont-ils rejeté une accidentée? Voici le vrai du faux…

Hôpital régional de Mamou, image d'archive

MAMOU- L’hôpital régional de Mamou est accusé d’avoir rejeté un patient, victime d’accident de la circulation. Les faits se sont déroulés le jeudi dernier rapporte le Correspondant régional d’Africaguinee.com. Explications

C’est dans la soirée du jeudi 11 mai 2023 que des accidentés dans la localité de Ouré Kaba se sont rendus à l’hôpital régional de Mamou pour des soins. La famille ‘’modeste’’  n’avait que 400 000FG pour la femme qui aurait été abandonnée dans un état critique et son enfant avec lequel elle était sur la moto au moment de l’accident.

C’est ce montant que les médecins auraient jugé insuffisant pour la prise en charge de l’enfant qui devait être opéré à Mamou et sa mère qui devrait être évacuée à Conakry par l’ambulance dudit hôpital. C’est ainsi nous-apprend-on, que le directeur général adjoint et seul spécialiste en ce domaine au centre hospitalier de Mamou s’est occupé de l’enfant et s’est déclaré incompétent quant à la prise en charge de la mère. Il aurait sollicité voire même référé la patiente sur Conakry parce qu’il ne pouvait pas la garder là-bas sans pour autant pouvoir rien faire pour elle.

Alors, son mari est sorti avec elle, laissant l’enfant avec d’autres membres de la famille. Après avoir conclu avec un conducteur de taxi un accord sur l’évacuation, celui-ci aurait renoncé après avoir vu l’état de la dame. Du coup, ils ont étalé un pagne pour la patiente derrière le centre hospitalier sans pour autant que la direction n’en soit informée. C’est dans ces circonstances qu’une citoyenne aurait interpellée l’activiste en aide humanitaire et journaliste Mariam Touré qui, très rapidement s’est rendue sur les lieux.

Cette dame a fait une vidéo en direct sur facebook et a relaté ce que les gens lui ont confié sur la patiente. Des propos, derrière les quels, il est reproché à l’hôpital de la non-assistance d’une personne en danger ou le non-respect de la déontologie par des agents de santé  présents ce jour à cet hôpital, qui, par le passé, avait connu des cas similaires. D’où d’ailleurs est venue la divulgation de façon rapide de l’information dans la ville et sur les réseaux sociaux.

De là, l’activiste a trouvé mieux de la patiente dans une clinique de place qui à son tour, a réitéré la même chose que l’hôpital régional. La référence sur Conakry ou l’évacuation en un mot. Là-bas, la journaliste et activiste a déplacé l’ambulance de cette clinique pour transporter la patiente rapporte notre correspondant.

Interrogée, Mariam Touré a expliqué comment elle a vécu cette scène touchante.

« C’est une femme qui m’a appelé pour m’informer de la situation de cette dame. Je suis venue directement et j’ai trouvé la patiente couché à même le sol en train de souffrir. Mais où ? Derrière la cour de l’hôpital. J’ai voulu rentrer les voir mais, j’ai mis au privilège, sa prise en charge d’abord. C’est eux qui m’ont dit qu’on les a chassé de l’hôpital parce qu’ils n’ont pas d’argent. Ainsi, j’ai une clinique avec laquelle nous avons un partenariat que j’ai joint au téléphone. Ceux-là aussi ne pouvaient rien pour la femme. Néanmoins, on s’est arrangé et ils ont donné leur ambulance facilitant déjà l’évacuation. Mon ONG a pris en charge tous les frais. Ils sont arrivés là-bas et tout se passe très bien. J’ai agi en tant que présidente d’une ONG pas en tant que reporter. Je ne pouvais pas tenter de recouper des informations en ce moment. Parce que la femme était en danger. Si c’est dans l’enceinte de l’hôpital qu’on l’avait trouvé d’accord. Mais c’est derrière la cour. Couchée à même le sol. Voilà ce qui m’a choquée. L’hôpital est publique c’est pour les pauvres aussi.  On doit les prendre en charge quand même », a indiqué la journaliste activiste.

De son côté, l’hôpital régional, à travers son directeur général adjoint, rejette en bloc ces accusations et menace de porter plainte contre la présidente de l’ONG pour diffamation.

« Je ne sais pas d’où vient cette information, mais moi c’est ma première nouvelle. C’est moi-même qui avais consulté les patients. Dans ce domaine, je suis le seul spécialiste, ici. Quand on m’a appelé, je suis venu directement les voir. L’enfant avait aussi des complications. Il devrait être opéré. J’ai fait cela. La femme, on ne pouvait pas la soigner à partir d’ici. On les a référés. L’évacuation, ici c’est deux façons. Soit vous prenez l’ambulance et vous partez ou vous prenez un taxi. Ils ont opté pour la seconde et sont partis. L’enfant est toujours alité ici et on s’occupe bien de lui. La femme était dans une situation qui nous dépassait. On avait fait des premiers soins pour elle. Mais, l’évacuation était nécessaire. On ne l’a pas chassée de l’hôpital. Elle était là jusqu’à l’arrivée du taxi. On lui a fait sortir à travers nos chariots. On croyait même qu’ils sont partis. Dire qu’elle était couchée derrière la cour, ça je ne sais pas. Ce n’est pas une question d’argent. Si on pouvait, on allait le faire ici. Mais, on l’a dirigé vers ceux qui ont plus d’équipements. C’est ce qu’on pouvait faire. On veut même se plaindre contre celle qui a divulgué cette information. Car ce n’est pas vrai » a-t-il coupé court.

L’époux de la patiente soutient dans la vidéo en direct de l’activiste avoir été renvoyé de l’hôpital par manque de moyens. Là, il tire à boulet rouge sur les médecins de l’hôpital régional de Mamou. Il dit clairement avoir été chassé parce qu’il n’a pas d’argent. Au micro de notre reporter, il a tenu une version contraire.

« On est venu de Ouré Kaba. Il y a mon enfant là-bas actuellement. Il a fait l’accident avec sa mère. Je n’avais que 400.000FG. J’ai laissé ça là-bas, on doit même augmenter. Celle-là, ils ont dit qu’ils ne peuvent pas. Qu’il faut Conakry. Pour l’ambulance, ils ont demandé ce que je ne pouvais pas. On est allé prendre un taxi et venir. Mais, quand le chauffeur l’a vu, il s’est découragé. On est descendu et elle s’est couchée là-bas. On était tout près de l’hôpital. C’est là que la femme nous a trouvés. Elle nous a beaucoup aidés », s’est-il défendu.

Habib Samaké

Correspondant régional

D’Africaguinéee.com à Mamou                

Créé le 14 mai 2023 12:15

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