Mamou/8 mars 2024 : Enabel organise une table-ronde sur l’inclusion financière et l’autonomisation économique des femmes

À l’occasion du mois de la Femme, les projets FIERE (Formation, Insertion, Entrepreneuriat et Résilience) et AGRIECO (Agriculture Écologique) du portefeuille bilatéral 2023-2027 d’Enabel, en collaboration avec le CAEF (Centre d’Autonomisation et d’Entrepreneuriat des Femmes) de Mamou, ont organisé une table-ronde ce mercredi 12 mars 2025 pour la célébration en différé de la journée internationale des droits des femmes. La rencontre s’est tenue dans la salle de réunion de la préfecture de Mamou, sous le thème « inclusion financière comme levier de l’autonomisation économique des femmes ».

Cette initiative, portée par l’Agence Belge de Développement (Enabel), a rassemblé des acteurs et actrices clés du développement (autorités locales, partenaires, femmes entrepreneures, les groupements agricoles, les microfinances…) pour échanger sur les défis et les solutions visant à renforcer l’accès des femmes aux services financiers. L’objectif était de renforcer les connaissances des participant-e-s sur la finance inclusive, le droit des femmes, les violences basées sur le genre (VBG) et sur les opportunités locales existantes.

Le préfet de Mamou, Colonel Mamady Diallo, a ouvert les débats en rappelant l’engagement des autorités guinéennes en faveur de l’autonomisation des femmes. « Le ton a été donné par le CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement), sous la direction du Général Mamadi Doumbouya, qui a fait de l’autonomisation des femmes un levier de développement. La finance inclusive est un outil essentiel pour briser les barrières et permettre aux femmes, notamment en milieu rural, d’accéder à des crédits, à l’épargne et à d’autres services financiers adaptés », a-t-il déclaré.

Youssouf Barry, expert en autonomisation économique des femmes chez Enabel, a expliqué que cette table-ronde s’inscrivait dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale des Droits des Femmes. « Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes. Cette journée, célébrée chaque année le 8 mars, est bien plus qu’un symbole : c’est un rappel des progrès accomplis, mais aussi des défis qui restent à relever pour parvenir à une véritable égalité entre les femmes et les hommes », a-t-il souligné.

Et plus loin il rappelle que l’inclusion financière des femmes va bien au-delà d’une simple question de justice sociale ; c’est une question de liberté économique et de développement durable. « L’inclusion financière des femmes n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est aussi une question liberté économique. Les études le montrent clairement : lorsque les femmes sont autonomes financièrement, elles réinvestissent jusqu’à 90 % de leurs revenus dans leur famille et leur communauté. Autrement dit, investir dans l’autonomisation économique des femmes, c’est investir dans l’avenir de tous ».

Sékou Kenda Fofana, expert en accès au financement des entreprises agricoles, a identifié plusieurs freins à l’inclusion financière des femmes, notamment les barrières culturelles, sociales et religieuses. « Dans nos localités, la femme est souvent cantonnée au foyer. Les conditions restrictives des institutions financières, comme les garanties matérielles, constituent également un obstacle majeur », a-t-il expliqué. Pour y remédier, il a évoqué des solutions envisagées par Enabel. « Comme solution envisagée, nous avons mobilisé des partenaires qui est le CADES et AID qui vont intervenir dans le cadre de la sensibilisations sur les droits entrepreneuriaux des femmes et la mise e place des groupements féminins d’épargne et de crédit (GFEC) ».

Madame Mariama Penda Baldé, directrice préfectorale de l’Action Sociale et des Personnes Vulnérables, s’est félicitée de l’organisation de cette table-ronde. « Une femme autonome contribue à l’épanouissement de sa famille et à la scolarisation de ses enfants. Cette rencontre est une opportunité pour les femmes de mieux comprendre leurs droits et leurs possibilités », a-t-elle déclaré.

Du côté des participantes, Madame Sira Doumbouya, entrepreneure et fondatrice Noumoula Multiservices, a salué l’initiative. « Sensibiliser les femmes à se battre pour elles-mêmes est une excellente chose. On nous a conseillé de nous formaliser en obtenant des documents légaux comme le RCCM pour faciliter l’accès aux financements », a-t-elle affirmé.

Madame Sira Doumbouya, entrepreneure et fondatrice de Noumoula Multiservices

Madame Maciré Sylla, directrice du CAEF, a partagé son expérience avec Enabel. « Avant, nous étions dans le noir. Enabel nous a aidées à surmonter nos difficultés et à mieux comprendre les étapes pour accéder aux prêts et aux microfinances. Nous sommes désormais mieux outillées pour accompagner les femmes et les filles », a-t-elle conclu.

Cette table-ronde a ainsi permis de mettre en lumière les défis persistants mais aussi les solutions concrètes pour favoriser l’autonomisation économique des femmes, un enjeu clé pour le développement inclusif et durable en Guinée.