L’épouse du journaliste Habib Marouane parle: “ c’est avec leurs armes qu’ils ont cassé…”
CONAKRY- L’épouse du journaliste Habib Marouane Camara, enlevé dans la nuit de mardi 3 décembre 2024, était face à la presse ce mercredi 4 décembre 2024. Sous le choc, Mariama Lamarana Diallo a expliqué la genèse des ennuis de son mari ainsi que les circonstances dans lesquelles elle a été informée de son interpellation.
« Samedi dernier, on a reçu une première alerte à travers de ses amis qui a demandé à mon mari de faire attention parce qu’il était recherché. Nous sommes restés dans ce climat jusqu’à hier quand il m’a écrit, pour me dire qu’il a un rendez-vous avec KPC. J’ai dit d’accord tout en lui demandant de faire très attention. Il m’a dit de ne pas m’inquiéter. Il était à 19h 45mn. Comme il m’avait dit qu’ils allaient se voir à 20h, je l’ai recontacté à 20h05mn pour lui (re)demander si effectivement il est arrivé au lieu du rendez-vous. Il m’a répondu en disant qu’il y était presque parce qu’il était déjà dans le couloir qui mène chez KPC. Après il m’a demandé de rester avec mon téléphone.
Quelques minutes après, j’ai reçu l’appel de son grand-frère qui m’a dit que Habib a été arrêté. C’est comme ça que tout s’est passé. Mais bien avant de recevoir l’appel, je savais que Habib était avec un de ses amis dans la voiture. Après investigations, on a appris que les deux ont été arrêtés ensemble mais son ami n’était pas allé loin, parce qu’ils n’étaient pas dans la même voiture. Son ami n’avait même pas bougé de là où la scène s’est déroulée. C’est une fois arrivé au bord de la route que les autres ont continué avec Habib. Ils ont demandé aux gendarmes de libérer l’ami de mon mari après l’avoir dépouillé de tous ses téléphones et de tout ce qu’il avait. D’après des informations reçues, c’est avec leurs armes qu’ils ont cassé le pare-brise de la voiture de mon mari pour l’extraire. Quelqu’un a pris son téléphone qu’on a récupéré avec la voiture après », a-t-elle expliqué.
Les cas d’enlèvement sont devenus récurrents en Guinée. Inquiète, Mariama Lamarana Diallo lance un cri de cœur. « Aujourd’hui c’en est de trop. Franchement, je ne pense pas si la Guinée a vécu un moment aussi difficile que cette période. Il y a trop de kidnappings, trop d’enlèvements, les familles restent sans nouvelles. Cela fait très mal. La personne qui a été arrêtée, c’est elle seule qui sait comment elle se sent. Mais la famille qu’elle a laissée souffre beaucoup plus parce qu’elle reste sans nouvelle… Je demande donc à ce que tout s’arrête », a-t-elle lancé
Mamadou Yaya Bah
Pour Africaguinee.com
Créé le 5 décembre 2024 10:00