La colère monte encore à N’Zérékoré : Alpha Condé interpellé…

Des personnes arrêtées en marge des violences du 22 mars à Nzérékoré

NZEREKORE-La colère monte dans la préfecture de Nzérékoré, ville qui a été déchirée par des atrocités intercommunautaires qui ont fait au moins 30 morts en mars dernier. Alors qu'un pacte pour le maintien de la paix vient d'être signé dans cette agglomération où des conflits ethniques sont récurrents, plusieurs jeunes viennent d'interpeler le président de la République.

Ces jeunes qui se sentent frustrés, dénoncent l'injustice face à laquelle des citoyens détenus depuis 4 mois à Kankan font face. Ils se sont fait entendre ce week-end. Composés de plusieurs associations et plateformes de jeunes de la place, les « Jeunes leaders de Nzérékoré », ont brisé le silence ce samedi 08 juillet 2020, pour demander au chef de l’Etat, la libération des citoyens qui croupissent actuellement en prison à Kankan. Cette réaction des jeunes de Nzérékoré, s'est faite alors que la Coordination Nationale des Unions Forestières exige la libération des déportés de Kankan.

 « Si nous sommes là ce soir, c’est pour lancer un appel au chef de l’Etat, de penser à nos frères qui sont en prison. Nous ne sommes pas des jeunes qui avons pour option la violence. Ce n’est pas non plus un ultimatum qu’on lance au chef de l’Etat, mais plutôt un plaidoyer. Parce que, deux camps ne peuvent pas être en train de se battre et que c’est un seul camp qui soit mis en prison. Quand c’est comme ça, ça ne favorise pas l’atmosphère de paix. Nous en tant que jeunes leaders, entrepreneurs et soucieux du développement de Nzérékoré, nous lançons cet appel solennel au chef de l’Etat de prendre la décision de libérer ces jeunes pour favoriser l’atmosphère de la cohabitation pacifique dans le but d’attirer des investisseurs à Nzérékoré. Comme ça de part et d’autre, ça va profiter à tout le monde à Nzérékoré », a lancé Labilé Nestor LAMAH porte-parole des jeunes leaders de Nzérékoré.

« Pour la réconciliation, nous avons été consultés en tant que jeunes leaders par la délégation qui est venue au nom du président de la république. Nous n’avons pas manqué de leur dire que nous jeunes leaders, pour aller dans cette dynamique de réconciliation, il fallait que nos frères soient libérés. Cela allait contribuer à la parfaite réconciliation. Ils nous ont promis, mais après tout, ils n’ont pas respecté leur engagement.  C’est comme si nous, nous avons respecté notre part de contrat, mais eux non », a dénoncé le porte-parole des jeunes leaders de N'Zérékoré.

La paix n’est pas sur du papier, c’est dans le comportement observe un autre jeune qui soutient que la réconciliation passée à Nzérékoré est une scène montée.

‘’ Nous sommes très loin de la politique. C’est un fait sociétal. Nous ne voulons pas voir une justice de deux poids, deux mesures. Ici nous avons eu des violences entre deux communautés, et nous constatons que c’est un camp qui est incarcéré et l’autre libre. Nous voulons la paix à Nzérékoré et la paix c’est dans le comportement. Nous ne voulons pas une paix sur du papier. Et tant que ces gens sont là-bas en prison nous ne pouvons pas dire qu’il y a une paix à Nzérékoré. La réconciliation qui venait d’être fait, qu’on se dise la vérité ce n’est pas une réconciliation. Les jeunes qui sont concernés n’ont pas été regroupés comme cela se devait pour se dire la vérité (…). On a assisté à une scène vraiment montée. Nous ne menaçons pas le chef de l’Etat, d’ailleurs nous avons entendu son discours lors de la convention du RPG qui demande que les fils de ce pays soit unis et qu’il y’ait une solidarité entre nous. C’est pourquoi nous l’interpellons pour dire qu’ici ça ne va pas, il y a une partie de son peuple encore qui gémit parce que les leurs sont en prison injustement. Nous avons vu ce qui s’est passé à Koyamah, mais les jeunes de ce cotés sont libres et jouissent de la présomption d’innocence. Du côté de Beyla aussi on a vu la même chose. Nous nous sommes dis aussi que le chef de l’Etat va agir du coté de Nzérékoré pour libérer les gens. Le jour où la justice aura besoin d’eux, ils répondront pour s’exprimer. Donc nous voulons que nos parents soient libérés parce que nous sommes toujours avec les parents de ces détenus. Les gens veulent réagir, c’est pourquoi nous voulons anticiper les choses pour que nos parents soient libres et que la véritable paix soit installée à Nzérékoré’’, a renchéri Jean Pierre SAGNO.

A suivre…

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant régional d’Africaguinee.com

A Nzérékoré

Tél: (00224) 628 80 17 43

Créé le 10 août 2020 18:58

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