Insécurité à Conakry : Ibrahima Diogo Sow, du bourreau à la victime…

CONAKRY- L’affaire avait fait grand-bruit en avril dernier à Conakry ! Ibrahima Diogo Sow, l’un des membres du gang qui avait fait irruption le 11 mars 2016 au domicile de l’homme d’affaires Ibrahima Kalil Diaouné à Kipé, avait été arrêté par la police à travers le téléphone qu’il avait volé. Quelques semaines plus tard, une vidéo montrant le suspect en train d’être torturé par une unité mixte avait fait le tour du monde poussant les autorités du pays à suspendre plusieurs officiers dont l’un qui est aujourd’hui inculpé et placé sous mandat de dépôt.

A l’époque, Elhadj Diaouné ayant perdu 50.000 dollars Us et plusieurs objets de valeurs lors de l’attaque, avait dénoncé une justice à double vitesse. « Ibrahima Diogo Sow est un repris de justice… Si lui que je considère mon bourreau est rétabli dans ses droits, pourquoi on ne me rétablirait pas dans mes droits aussi », disait l’homme d’affaires qui avait alors engagé une bataille judicaire pour être rétabli dans ses droits. Puisque le suspect a été arrêté à travers le taquage de l’un des téléphones qu’ils avaient volé

« Les assaillants avaient emporté avec eux un de ses téléphones d’Elhadj Diaouné à travers lequel les agents enquêteurs ont pu traquer la même nuit un des bandits qui est aujourd’hui en prison. Le jeune frère d’El-hadj Diaouné et les policiers sont allés l’arrêter à Baylobaya. On l’a trouvé avec sa copine dans la chambre alors qu’il tenait le téléphone. Cela n’a rien à voir avec les tortures dont on parle et qui a abouti à l’inculpation d’un officier de police », confie à notre rédaction un fin connaisseur du dossier.

Le conseiller d’Elhadj Diaouné que nous avons interrogé indique que même s’il y a eu des méthodes inadéquates qui ont été utilisées, il n’en demeure pas moins qu’on ne peut pas remettre en cause les circonstances de son arrestation.

« Aujourd’hui, des ONGs disent qu’il a été arbitrairement arrêté. Elles veulent se fonder sur cela pour remettre tout en cause. Je dis non. Puisque s’il y a eu des problèmes, c’est après son arrestation. Il a été arrêté dans des circonstances qu’il ne peut pas nier », a souligné maitre Almamy Traoré.

Aujourd’hui le  dossier est au Tribunal de Dixinn en cours d’instruction. Le principal suspect est sous mandat de dépôt à la maison centrale. « Après l’instruction nous passerons à la phase de jugement », explique l’avocat.

Ibrahima Diogo Sow est un hors la loi « récidiviste » connu des tribunaux de la capitale. « C’est un récidiviste. Tout le tribunal de Dixinn le sait, il est passé là-bas plusieurs fois. Le jour où il a été déféré, quand on est arrivé au tribunal dès qu’on est rentré dans le bureau du procureur, ce dernier a dit : c’est toi ça encore ? Parce qu’il a été jugé là-bas plusieurs fois puis condamné. Mais on ne sait pas comment il se retrouve dehors pour aller encore braquer des gens », confie maître Traoré, confiant que son client Elhadj Diaouné vit encore les séquelles de cette attaque.

« Il vit un véritable cauchemar avec sa famille. Son épouse ne se retrouve pas jusqu’à présent. Depuis lors elle est à Dakar, elle n’ose pas revenir intégrer son foyer. Elle a été carrément traumatisée. Il y en a même qui ont été violentés, qui ont reçu des coups de crosse. Mais aujourd’hui, on ne parle pas de ça, on a préféré faire un battage médiatique autour des supposés tortures qui ont été infligées au suspect. Ce n’est pas parce que j’apprécie ces tortures mais il ne faut pas faire d’amalgame. Il ne faut pas qu’on se serve de ça pour saboter ce dont Elhadj Diaouné a été victime. Jusqu’à ce jour rien n’a été retrouvé… mais nous suivons le dossier, on ira jusqu’au bout pour que justice soit rendue », prévient l’avocat.

Dossier à suivre…

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

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