Ibrahima Diallo, jeune rapatrié : « Moi je vais répartir, à chacun son destin »

Image d’illustration

La Commune urbaine de Mamou est l'une des plus grande ville pourvoyeuse de migrants irréguliers. Certains jeunes, malgré l’échec de leur première tentative ne renoncent pas à l’aventure.

Nous sommes allés à la rencontre de Ibrahima Diallo, un jeune collégien qui réside au quartier Loppé. En 2014, alors âgé de 14 ans, Ibrahima Diallo quitte les siens pour rejoindre l’Europe via la Méditerranée.

Après plusieurs mois de difficultés sur la route, ce jeune n’arrivera finalement pas à rejoindre les côtes européennes.

« J’ai bougé à Mamou ici en 2014 pour aller tenter ma chance par la mer et rejoindre l’Europe », se rappelle Ibrahima.

Sur la route de la migration, le jeune homme a connu misère, soif et prison avant d’arriver en Algérie. Dans ce pays, explique-t-il, il a dû travaillé dur pour se faire de l’argent de poche, en vue de continuer son périple. Mais toute ses économies, se sont envolés, lorsque la police à travers ses contrôles a fini par le rafler avec ses compagnons de fortune.

Après plusieurs mois de détention, lui et plusieurs autres jeunes africains vont être jetés à la frontière entre l’Algérie et le Niger, en plein désert du Sahara par les forces de l’ordre.  Il leur a fallu plusieurs jours de marche pour être enfin secourus par une équipe de l’Organisation Internationale pour les Migrations. C’est de là qu’il a été rapatrié en Guinée en 2017.

De sa main droite, il nous indique : « Voyez-vous là-bas, presque c’est tout une famille qui a péri. Plus de cinq jeunes de la même famille ont trouvé la mort suite au chavirement de leur bateau. Ça nous a tous fait mal, mais qu’à cela n’empêche… », dit le jeune élève.

Malgré les drames et sa mésaventure, Ibrahima ne compte pas en rester là. Il compte poursuivre son rêve, celui de rejoindre un jour le continent européen et à tout prix.

« Moi je vais répartir, chacun à son destin », laisse-t-il entendre en dodelinant la tête.

« Je ne sais pas quand je vais bouger, mais bientôt je vais aller tenter ma chance pour une deuxième fois », annonce-t-il.

En attendant son départ, le jeune Ibrahima communique peu avec les jeunes de son quartier, par crainte des moqueries. Pour se libérer un peu de l’isolement, il passe ses journées au marché pour aider sa maman à faire son commerce. Au besoins, il communique avec ses amis qui ont réussi à traverser la méditerranée.

« Si je suis seul à la maison, je me connecte dans l’espoir de retrouver mes amis avec qui j’ai tenté la chance et qui ont réussi à rejoindre ‘’l’eldorado’’. Ils me demandent les nouvelles de la famille et ne cessent de me conseiller de patienter et qu’un jour, Dieu va me donner la chance de quitter le pays », raconte-t-il.

À Mamou comme dans la plupart des autres villes de la Guinée, la pauvreté, le chômage et le manque de perspective poussent beaucoup de jeunes à partir, quitte à perdre leur vie.

« Je suis issu d’une famille pauvre. J’ai des frères qui ont fini les études mais qui ne travaillent pas. Ils sont devenus une nouvelle charge pour la famille. Et moi, c’est ce que je ne voudrais pas. C’est pourquoi mon rêve de voyager, personne ne pourra me le faire changer », insiste le jeune.

Aujourd’hui, Ibrahima Diallo compte sur des atouts notamment la maitrise de la route qu’il va emprunter et l’appui de ses amis qui vivent en France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne.

 

Mamadou Adama BARRY

Créé le 23 septembre 2021 10:38

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