Guinée/Exonérations fiscales, inflation, Energie : ce que le FMI recommande…

La Directrice Générale du FMI, Kristalina Georgieva

WASHINGTON-Tributaire des ressources minières, l’économie guinéenne a su résister aux chocs extérieurs et intérieurs liés à la Covid 19 pour atteindre un taux de croissance de 7,1% en 2020, selon le FMI (Fonds Monétaire International). Toutefois, le Fonds monétaire international souligne que la production de la bauxite, passée de 15 millions de tonnes en 2010 à 80 millions de tonnes en 2020, ne s’est pas traduite par une augmentation des recettes fiscales de la Guinée. Il recommande moins d'exonération fiscale, l'arrêt de la subvention du courant de contrôler les emprunts extérieurs.

La Guinée et le Conseil d’administration du Fmi ont conclu, le 21 juin 2021, la consultation au titre de l'article IV de 2021, selon un document consulté par Africaguinee.com. « Bien que la croissance globale ait été forte, à 7,1% du PIB en 2020, soutenue par un secteur minier dynamique, l'économie non minière – qui emploie la grande majorité de la population – a été fortement touchée par la pandémie de Covid-19. L'inflation a dépassé 10 % fin 2020 et s'est depuis accélérée pour dépasser les 12 %, en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et des taux de fret associés aux ruptures d'approvisionnement liées au Covid-19, ainsi que de l'impact des politiques de réponse à la pandémie. Le déficit du compte courant a atteint 13,7 % du PIB, les importations de services de gestion, de fret et de télécommunications ayant augmenté, compensant la forte croissance des exportations du secteur minier ». 

L’institution financière précise que les réserves ont continué d'augmenter, en partie grâce au soutien des donateurs pendant la pandémie, atteignant 1,3 milliard de dollars à la fin de 2020. « Le déficit budgétaire a atteint près de 3 % du PIB, reflétant la mise en œuvre du plan de réponse à la crise des autorités pour augmenter les dépenses de santé et soutenir les ménages vulnérables et le secteur privé et que l'amélioration de la production minière ne s'est pas traduite par une augmentation des recettes fiscales. En conséquence, la dette publique a augmenté à 43,4%, reflétant également le premier décaissement du prêt important pour le projet de barrage de Souapiti. La politique monétaire a été accommodante, ce qui, conjugué à des mesures réglementaires accommodantes, a contribué à soutenir l'offre de crédit à l'économie», note le Fmi. 

Par ailleurs, ajoute l’institution, la crise sanitaire a détérioré des indicateurs sociaux déjà faibles. Parallèlement à la Covid qui a atteint son pic en avril 2021, la Guinée a également été confrontée à un défi de santé supplémentaire en raison d'une nouvelle épidémie d'Ebola en février 2021 dont la fin a été déclarée le 19 juin.

« La croissance réelle devrait rester forte en 2021, à 5,2 %, soutenue par une croissance robuste et continue du secteur minier, et aggravée par une reprise progressive du secteur non minier. L'inflation devrait rester au-dessus de l'objectif à un chiffre de la BCRG tout au long de l'année. Les risques sont orientés à la baisse, reflétant principalement le potentiel d'une intensification de la pandémie de Covid-19. Les chocs sur les prix des matières premières sont une autre source importante de vulnérabilité. D'autres risques externes incluent une disponibilité réduite du financement des donateurs et des tensions géopolitiques accrues. La Guinée est également de plus en plus vulnérable au changement climatique. Du côté positif, l'activité minière pourrait augmenter plus rapidement que prévu. La mise en œuvre accélérée des activités d'investissement, en particulier le projet de minerai de fer de Simandou, donnerait également une impulsion significative à la croissance », nuance le FMI.

Les experts se sont toutefois félicités de la croissance résiliente de la Guinée en 2020 et ont noté des perspectives favorables à court terme, sujettes à des risques de baisse. Le FMI suggère aux autorités guinéennes d’inclure dans ses priorités clés, la mise en œuvre du plan de vaccination et le maintien d'un soutien ciblé aux ménages et aux entreprises vulnérables. Ainsi que la nécessité de diversifier l'économie afin d'assurer une croissance plus inclusive, équilibrée et durable au fil du temps.

Le Fmi a également encouragé le gouvernement guinéen à poursuivre les efforts visant à créer un espace budgétaire pour les investissements dans les infrastructures, le capital humain et la protection sociale et souligné l'urgence de la mobilisation des recettes intérieures, en particulier du secteur minier. 

 « Ils ont recommandé de lutter contre les risques de transfert de bénéfices liés aux prix de transfert erronés, d'appliquer pleinement le Code minier aux nouveaux contrats, de minimiser les exonérations fiscales et d'adopter le Code général des impôts. Les administrateurs ont appelé les autorités à améliorer l'efficacité des dépenses et à éliminer les subventions à l'énergie. Ils ont également encouragé les autorités à continuer de renforcer la gestion des finances publiques et de maintenir des politiques prudentes d'emprunt extérieur, en optimisant le recours aux financements concessionnels et aux dons pour préserver la viabilité de la dette ».

La prochaine consultation au titre de l'article IV avec la Guinée se tiendra selon le cycle standard de 12 mois.

Abdoul Malick Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 669 91 93 06

Créé le 1 juillet 2021 17:20

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