Guinée : L’Union européenne conclut la quinzaine des droits humains en beauté par un concours de plaidoirie…

CONAKRY-La Quinzaine des droits humains en Guinée, organisée par la délégation de l’Union européenne, a pris fin ce mardi 10 décembre 2024 par la finale de la troisième édition du concours de plaidoirie sur le droit à la propriété. Cette cérémonie s’est déroulée à l’Université Gamal Abdel Nasser sous le thème « Le droit à la propriété des femmes veuves et rurales en Guinée« .

Cette finale de plaidoirie âprement disputée à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’Homme, a mis en lumière un thème central axé sur les droits des femmes veuves en milieu rural. Devant des centaines d’étudiants venus soutenir les candidats de leurs universités respectives, les finalistes ont pu exprimer leur talent oratoire pour clore en beauté ce concours national lancé le 22 novembre dernier.

En tout, 9 universités de Conakry et de l’intérieur du pays ont pris part à cette compétition qui s’inscrit dans le cadre de la Quinzaine des droits. Le but est de sensibiliser la jeunesse aux droits fondamentaux tout en valorisant l’art oratoire. Quatre universités ont disputé la finale. Ce sont :  l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, l’Université Nongo Conakry, l’Université Mercure International et l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest. Après la prestation des finalistes et la délibération du jury, Joseph Koly Koivogui de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest a été déclaré lauréat. Il est suivi de Kadiatou Boummalol Bah de l’Université Mercure International. La troisième place est revenue à Fatoumata Mambia Soumah de l’Université Général Lansana Conté. Ces heureux gagnants ont reçu des téléphones, des livres et vont bénéficier des stages au sein d’ONG de droits de l’homme.

L’ambassadrice et chef de la délégation de l’Union européenne en République de Guinée, son excellence Dr Jolita Pons revient sur le thème choisi pour cette troisième édition.

« Le thème du droit à la propriété est à la fois un droit complètement universel. Cependant, nous avons voulu aborder également l’angle des droits des femmes, car il existe un problème dans le milieu rural. Il y a un problème dans le droit foncier qui est donc lié non seulement à l’égalité, mais aussi à d’autres problématiques que nous connaissons malheureusement en Guinée, telles que les violences basées sur le genre. En effet, il est évident que pour une femme qui n’est pas autonome, il est beaucoup plus difficile de s’en sortir. De nombreuses situations sont liées aux diverses violations basées sur le genre. Voilà pourquoi nous avons choisi ce thème, et je suis très contente que les étudiants aient participé en si grand nombre. Pour nous, il est important que les jeunes, les étudiants, s’approprient ces sujets. Car le droit de l’homme n’est pas seulement quelque chose que les institutions doivent défendre. Il s’agit d’abord de connaître ses droits. J’espère donc que beaucoup de femmes veuves ou orphelines vont d’abord prendre conscience qu’elles ont des droits et que ces droits vont ensuite être mis en œuvre », a-t-elle expliqué.

L’objectif de ce concours est de sensibiliser, notamment les jeunes, pour que chacun soit conscient de ses droits, rappelle Dr Jolita Pons.

« Chacun doit prendre conscience que défendre les droits, ce n’est pas seulement l’affaire de l’État. Les institutions judiciaires doivent le faire, mais chacun de nous doit être engagé. Il s’agit de tout le droit à la liberté d’expression, à la liberté de réunion, au droit à l’éducation, au droit à la santé et à tous les droits. Nous pensons qu’il est essentiel de passer par la sensibilisation et la prise de conscience de la part des citoyens. Ensuite, il y a beaucoup de droits qui sont très bien en Guinée. Il faut que chacun appelle à leur mise en œuvre. Donc, nous avions les prix pour les gagnants, à savoir des téléphones portables et des livres. Un des prix très importants, et nous remercions nos ONG partenaires, est la possibilité de faire un stage auprès de nos partenaires, Avocats sans frontières et Terre des hommes. Cela constitue vraiment une introduction au milieu professionnel pour nos étudiants en droit, et je pense que c’est très apprécié. D’autre part, cela les implique encore plus dans la lutte pour protéger les droits humains en Guinée », a-t-elle indiqué.

Joseph Koly Koivogui, licence 3 droit à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest, arrivé premier a exprimé sa joie d’avoir pris part à ce concours : « Franchement, je dirais que je suis très content parce que c’est quelque chose que j’ai réellement préparé. Et franchement, cela me fait plaisir d’avoir défendu une thématique qui est très importante et que je continue toujours à œuvrer dans ce sens. Merci à tous ceux qui m’ont accompagné jusqu’ici. Et je ne peux qu’être content. Donc, je suis très fier de moi et je suis content. Il n’y a pas de grand secret, comme on le dit souvent, c’est seulement le travail, le travail, la répétition. Et j’avoue que j’ai aussi été bien encadré par mon professeur, Monsieur Moïse, et en plus de cela, j’ai continué à travailler, et c’est tout ce qui a conduit à ce sacre « , a-t-il expliqué.

Mamadou Yaya Bah 

Pour Africaguinee.com