Guinée : Avocats Sans Frontières France et ses partenaires lancent le projet « Implication des médias Numériques pour une Prévention Active des Conflits et Tensions »

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CONAKRY-Dans le cadre de la lutte contre la désinformation, de la prolifération des messages haineux, le projet « Implication des Media numériques pour une Prévention Active des Confits et des Tensions (IMPACT) », a été lancé ce jeudi 7 avril 2022, en Guinée.

Présidée par le secrétaire général du ministère de l’information et de la communication Souleymane Thiâ’nguel Bah, représentant la ministre Rose Pola Pricemou, la cérémonie de lancement a réuni dans un réceptif hôtelier de la place, des représentants des organisations et associations de presse en Guinée, la cheffe d’équipe Gouvernance et Droits de l’Homme de la délégation de l’Union Européenne, Marina MARCHETTI,  la responsable du Consortium Avocats Sans Frontières France, et le responsable du  Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d'Ivoire (REPPRELCI).

Le projet « Implication des Médias numériques dans la Prévention Active des Conflits et des Tensions (IMPACT) » est financé par l'Union européenne et mis en œuvre en Guinée et en Côte d'Ivoire par un Consortium mené par Avocats Sans Frontières France (ASF France) en partenariat avec Danaides, une plateforme panafricaine, Africtivistes et deux associations nationales, à savoir : l'Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) et le Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d'Ivoire (REPPRELCI).

IMPACT est un projet qui vise à lutter contre la désinformation et la propagation de contenus haineux et informations trompeuses à travers l'implication des médias numériques. Les propos haineux en ligne et la désinformation constituent des fléaux qui nuisent gravement à la paix et alimentent les tensions. Ce projet considère que les médias doivent pouvoir jouer un rôle central dans la prévention des conflits et ainsi bénéficier d'un renforcement de leurs capacités.

Il vise donc à améliorer les capacités des médias et des journalistes à collecter, vérifier et à diffuser des informations crédibles et complètes pour répondre au droit à l'information des populations et maintenir ainsi la paix sociale dans des sociétés démocratiques et respectueuses des droits de l'homme. Il est financé par l'Union européenne sous son Instrument contribuant à la Stabilité et à la Paix pour un montant total de près de 10 milliards de francs guinéens (1 million C. 655 950 000 XOF). Les activités mises en œuvre auront pour objectifs :

  1. Analyser le rôle des médias dans le cadre de la couverture des conflits et favoriser la création des synergies pour soutenir l'échange et l'expérience
  2. Renforcer les capacités des médias en les dotant d'outils pour maximiser leur potentiel
  3. Mobiliser les médias et acteurs de la société civile contre les discours haineux et en faveur des processus de dialogue.

Selon Ahmed Sékou Touré, chef de projet Avocats Sans Frontières Guinée, le projet IMPACT vise à contribuer à consolider une paix durable en Afrique de l'Ouest.  Plus spécifiquement, il entend se concentrer sur le rôle positif que peut jouer la société civile, en particulier les medias numériques, en matière de prévention des conflits.

« C’est un projet qui lutte contre la désinformation et les messages de haine qui sont aujourd’hui assez propagés et qui ont un impact négatif sur le maintien de la paix et la cohésion sociale. Le projet va être exécuté sur un certain nombre d’objectifs que nous allons rechercher. Le premier objectif consistera à réaliser une étude sur l’état des lieux du respect de la situation des médias en ligne en République de Guinée. L’état des lieux sera suivi par des activités de renforcement des capacités des acteurs des médias, des journalistes sur la lutte contre la désinformation, la haine en ligne et les intox. Nous voulons, à travers ce projet, un changement radical sur la façon dont les communautés utilise les médias sociaux. Car les bénéficiaires principaux, ce sont les journalistes.

A travers ceux-ci, nous avons identifié ce que nous nous appelons journalistes citoyens. C’est-à-dire l’ensemble des communautés qui ne sont pas forcément des professionnels mais qui ont accès à ces médias sociaux. Pour ce faire, nous allons procéder à des activités de renforcement de capacités qui seront réalisées en ligne à travers notre partenaire de mise en œuvre, Ablogui (association des blogueurs de Guinée) qui va développer des outils qui vont permettre de réaliser des campagnes de sensibilisation et des caravanes qui vont toucher une bonne partie des journalistes citoyens qui sont partie prenante dans le cadre des activités de ce projet » a expliqué Ahmed Sékou Touré.

La prolifération et l’utilisation de l’internet augmente le risque. Et la Guinée n’est pas restée en marge de cette révolution numérique. Selon un rapport annuel de l’autorité de régulation des postes et télécommunication (ARPT) en 2020, le nombre d’abonnés à internet étaient à 6 (six) millions contre 5 millions en 2019 soit une augmentation de 26,5% sur une année. Selon une étude d’Unicef Guinée réalisée en 2020, 27,6% de la population guinéenne utilisent les réseaux sociaux. Et les 82% qui suivent les réseaux sociaux, c’est la seule source d’information politique, quotidienne qu’ils reçoivent a rappelé, la cheffe d’équipe Gouvernance et Droits de l’Homme de la délégation de l’Union Européenne

« L’expansion de l’internet et des réseaux sociaux a sûrement des aspects positifs, car elle permet de s’informer. Mais même en temps, elle a favorisé la prolifération des contenus haineux, racistes, d’informations trompeuses, de la désinformation et de manipulation de l’information. Le risque des campagnes de désinformation est donc un défi majeur et nécessite une réponse coordonnée de l’ensemble des acteurs, des pouvoirs publics, des médias, des réseaux sociaux eux-mêmes et des citoyens. Je me réjouis de la présence du ministère de l’information et de la communication. Je sais que ces enjeux sont au cœur de vos préoccupations et l’union européenne entend être présent à votre côté à travers ce projet pour accompagner vos efforts, prendre la mesure du phénomène et engager une stratégie efficace de lutte contre la désinformation (…). L’union Européenne est du côté du gouvernement guinéen dans cette lutte contre la désinformation », a déclaré Marina MARCHETTI.

Le secrétaire général du ministère de l’information et de la communication a rassuré de toute la disponibilité du département à accompagner le projet dans sa mise en œuvre.

« La question de l’implication des médias sociaux ces dernières années dans notre pays a été relativement dénoncée par l’ensemble de nos populations, mais aussi par des acteurs impliqués dans le processus de la démocratisation et de la consolidation de la paix dans notre pays. De ce point de vue, le ministère de l’information et de la communication est fortement impliqué dans ce processus d’autant plus que la transition dans laquelle nous sommes aujourd’hui suppose un discours responsable, une participation de l’ensemble de nos concitoyens dans cette question-là. Et de ce point de vue, nous, au niveau du ministère de l’information et de la communication, nous sommes tout à fait disponibles pour accompagner ce projet », a promis Souleymane Thiâ’nguel Bah. A noter qu’une autre cérémonie de lancement aura lieu à Abidjan, le 12 avril prochain.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 655 311 114

Créé le 8 avril 2022 11:25

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