Guerre en Ukraine : Pourquoi Doumbouya évite de « froisser » le Kremlin ?

CONAKRY- L’Assemblée générale des Nations-unies a adopté, mercredi 02 mars, à une écrasante majorité, une résolution condamnant l’invasion russe en Ukraine. La Guinée, elle, a opté pour le statu quo, en s’abstenant de tout vote.  Comment comprendre cette attitude de Conakry ? Décryptage.

Depuis le début de cette guerre, les autorités guinéennes ont opté pour la prudence. Le 24 février dernier, quelques heures après le début des bombardements russes contre l'Ukraine, le ministre guinéen des affaires étrangères, Dr Morissanda KOUYATÉ a suspendu avec effet immédiat, le Consul honoraire d’Ukraine en Guinée pour « faute lourde ».

De quoi s’agissait-il ? Le Chef de la diplomatie guinéenne a reproché à Charles Amara Sossoadouno d’avoir fait fuiter sur les réseaux sociaux, une correspondance diplomatique à travers laquelle, Kiev demande à Conakry de prendre position sur l'invasion militaire russe contre l'Ukraine.

Alors que la polémique suscitée par cette décision jugée disproportionnée ne s’était pas estompée, le lendemain, une délégation de diplomates européens a rencontré le ministre Kouyaté. Objectif pour  Josep Col et ses collègues, solliciter le soutien de la Guinée à l’ONU, pour condamner l’agression russe contre Kiew. Face à cette sollicitation, la réponse du chef de la diplomatie guinéenne a été sans ambages. La priorité pour Conakry reste et demeure l’évacuation de ses ressortissants, avait-il déclaré.

Comment comprendre cette prudence de Conakry ?

Il faut dire que les relations bilatérales entre Conakry et Moscou sont très fortes. Depuis le temps de la révolution, la Russie est un partenaire stratégique majeur de la Guinée. Le coup d’Etat perpétré contre Alpha Condé pourtant proche de Vladimir Poutine le président Russe, n’a pas éloigné Moscou de Conakry.

Au contraire, le Kremlin s’est rapproché davantage de la junte militaire dirigée par Mamadi Doumbouya. Lequel a d’ailleurs rencontré discrètement à maintes reprises des officiels russes à Conakry. Courant février dernier, le président de la transition guinéenne avait reçu dans son palais une délégation d’officiels russes, loin des micros et caméras, a révélé récemment Jeune Afrique.

La Guinée est classée deuxième exportateur mondial de bauxite. Parmi les pays qui exploitent ce minerai pourvoyeur de devises, il y a la Russie que Conakry évite soigneusement de "froisser" pour ne pas y laisser des plumes.

A suivre…

Focus Africaguinee.com