Faranah : “Sans PV, il n’y aura pas d’examen ici”, préviennent des étudiants

FARANAH – Alors qu’à Nzérékoré de nombreux candidats aux examens de sortie session 2025 se disent frustrés par l’absence de leurs (PV), la tension est montée d’un cran à Faranah. Dans les écoles de formation en soins de santé, les étudiants sortants dénoncent le non-établissement de leurs PV, condition indispensable à leur participation aux examens finaux.

Cette situation a déclenché une manifestation pacifique regroupant plusieurs dizaines d’étudiants qui réclament justice et transparence dans le processus d’attribution des PV, a constaté ce lundi 9 juin, le correspondant régional d’Africaguinee.com à Faranah.

Les écoles concernées forment des infirmiers, sages-femmes et techniciens de santé, dont la validation du cursus dépend de la tenue effective de l’examen de sortie. Selon les manifestants, les cours se sont bien déroulés, mais plusieurs mois après, de nombreux PV n’ont toujours pas été délivrés par les autorités compétentes. Une absence qui menace directement leur avenir professionnel.

Ils pointent un dysfonctionnement administratif et un manque de considération. Des slogans comme « Sans PV, pas d’examen ! » ou « Notre avenir n’est pas une option ! » ont été scandés. Malgré des courriers adressés aux autorités, aucune réponse concrète n’aurait été apportée, selon eux.

Des voix s’élèvent

Abou Camara, étudiant à l’École de santé de Sankaran, fait partie des manifestants. Il exprime leur frustration :

« Nous sommes sortis ce matin pour manifester contre la non-attribution de nos PV. Pourquoi certains les ont reçus et pas nous, alors que les examens doivent commencer dans moins de 24 heures ? On a étudié pendant trois ans, dans des conditions difficiles, et à la dernière minute on se retrouve sans PV. C’est inadmissible. Donc sans PV, il n’y aura pas d’examen de sortie. Et nous ne voulons pas de faux documents, mais bien le vrai PV délivré par le ministère. Trois ans de souffrance… Ayez pitié de nous », a-t-il lancé.

Même indignation chez Mariame Condé, étudiante à l’École de soins de santé BAFOSSA :

« Depuis trois ans, nous étudions dans cette école. Nous sommes la première promotion. Nous avons supporté énormément de difficultés. Certains de nos collègues ont reçu leurs PV, nous non, alors que nous avons le même niveau. Nous donnons un délai jusqu’à demain matin pour régler cette situation. Sinon, il n’y aura pas d’examen de sortie à Faranah. Nos familles se saignent pour payer les frais de scolarité et de transport. Nous demandons à Dr Dansa Kourouma, actuellement à Faranah, de s’impliquer pour faire respecter nos droits. »

Un problème d’ampleur nationale

Interrogé par notre correspondant, Dr Camara Laye Moussa, directeur des études à l’institut de soins de santé BAFOSSA, apporte des précisions :

« C’est un problème national. À l’arrivée des nouvelles autorités, on nous a demandé de recruter des étudiants titulaires du BAC. Mais certains étaient déjà en deuxième année lorsque la circulaire interdisant l’admission sans le BAC est arrivée. Finalement, ils ont tous reçu leur identifiant INA. Celui qui ne l’a pas ne peut pas figurer dans le fichier des étudiants de santé. 

Lorsque le service numérique a transmis les listes au service des examens, on a constaté des omissions. Sur 153 étudiants à BAFOSSA, seulement 38 figurent sur la liste reçue. À l’école de Sankaran, sur 185 étudiants, 56 ont été omis. Le ministère nous a demandé de remplir un canevas pour corriger cela. Nous avons travaillé toute la nuit. Les corrections sont en cours et une réponse est attendue d’ici 13h », a-t-il précisé.

Un cri d’alarme pour l’avenir

La manifestation des étudiants des écoles de soins de santé de Faranah met en lumière les défaillances du système administratif dans le secteur éducatif et sanitaire. À la veille des examens, ces jeunes demandent le respect de leurs droits et la reconnaissance de leur engagement. Une réponse rapide et concrète des autorités est indispensable pour apaiser les tensions et garantir l’égalité de traitement entre les candidats.

Nous y reviendrons.

Depuis Faranah,
Alpha Amadou BARRY
Correspondant régional d’Africaguinee.com basé dans le Sankaran
Tel: 00224 622 02 95 19