COVID-19 en Guinée : quand l’amateurisme fait courir un grand danger à Kassory Fofana et à son entourage…

CONAKRY-Alors que le Coronavirus gagne du terrain en Guinée, la gestion de cette pandémie par l’Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire (ANSS) laisse encore à désirer. Le manque de coordination, de leadership et de vision éclairée crispe la riposte. Pis, la guerre d’égos et des conflits d’intérêt fait rage. 

Les résultats de cette défaillance sont visibles sur le terrain. Puisque même le suivi des contacts pose problème. Ces défaillances qui risquent de coûter cher à la Guinée agace même le chef de l’Etat. Alpha Condé a lui-même constaté ces manquements, avant de taper du poing sur la table, il y a quelques jours. 

Les premières victimes de l’amateurisme dans la gestion du COVID-19 ne sont autres que les dirigeants du pays. Ce vendredi 10 avril 2020, c’est le Premier Ministre Kassory Fofana et son entourage qui ont payé les frais. Invités à faire leurs tests de dépistage le lundi 6 avril dernier, le Chef du Gouvernement et ses principaux collaborateurs, notamment ses conseillers et garde-corps ont failli mourir d’angoisse tellement l’attente a été longue. Annoncés 24h après les prélèvements, les résultats ne sont finalement tombés que le vendredi 10 avril dernier. Et comment ! « Il a fallut qu’on appelle à l’ANSS (Agence nationale de sécurité sanitaire, Ndlr) pour avoir les résultats. Certainement parce que nous sommes des hauts commis de l’Etat, ils nous ont facilité un peu les choses au téléphone », a confié à notre rédaction un travailleur de la Primature.

Les résultats qui sont tombés vendredi ont révélé deux cas de malades du COVID-19 dans l’entourage du Premier Ministre. Le Protocole et un membre de la garde rapprochée du Chef du Gouvernement ont été déclarés positifs au Coronavirus. Kassory Fofana et ses autres proches collaborateurs ont été testés négatifs mais à ce jour, ils ne sont pas sortis de l’auberge. Puisque depuis lundi, les deux malades du COVID-19 continuaient à travailleur à la Primature. La négligence et l’amateurisme maintiennent dans l’angoisse tous ceux qui avaient été testés négatifs au Palais de la Colombe. 

La gestion du suivi des contacts fait énormément défaut. Un malade du Coronavirus alité à l’hôpital Donka depuis une semaine, a par exemple confié que depuis son hospitalisation aucun agent de l’ANSS n’a mis pied dans sa famille pour le suivi de ses contacts proches à plus forte raison faire un test de dépistage.  Malheureusement cet exemple n’est pas un cas isolé. Ce qu’on voit souvent à la télévision publique en termes de dispositions, n’est qu’un écran de fumée. C’est la face cachée de l’iceberg, comme diraient certains. 

Mais même ce samedi 11 avril 2020, certains malades se plaignaient des conditions de traitement à  Donka, expliquant que d’autres manquent de médicaments. D’autres personnes ayant fait le test de dépistage pour connaître leur statut, se plaignent du retard de l’arrivée de leur résultat. A ce jour, près de 1000 personnes ayant fait le test ne connaissent pas les résultats de leur test. Face à ces défaillances, les autorités jouent au faux-fuyant, pointant la faible capacité des laboratoires qui ne peuvent livrer que 250 résultats par jour. Des arguments qui ne convainquent pas grand-monde. Aujourd’hui, avec 250 cas de coronavirus dont 233 hospitalisés, beaucoup craignent le pire dans les prochains jours. 

Au centre des critiques, Dr. Sakoba Keita a répondu ce samedi 11 avril 2020 à ses détracteurs feignant de mettre en garde sur certaines critiques le visant qui, dit-il sont destructrices et décourageantes.

 « Tous les jours on écrit contre moi. Il suffit qu’on voit quelque chose, on dit non il faut couper la tête de Sakoba parce qu’il est ceci ou cela. Alors que celui qui dit ça ne peut pas faire le travail que je fais. On doit apprendre à construire, mais le guinéen aime toujours détruire son prochain. Je crois qu’il faut éviter les critiques qui démobilisent la troupe. Soyons positifs et évitons de dénigrer. Faisons de propositions pour corriger », s’est-il défendu. 

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