Conakry : lancement des journées de réflexion stratégique sur le programme de financement de coopération Guinée-UNICEF 2024-2028

CONAKRY-Les échanges portant sur la stratégie relative au programme de financement de coopération Guinée-UNICEF, pour la période 2024-2028 ont été lancés ce jeudi 8 juin 2023, dans un réceptif hôtelier de la capitale, Conakry.

Cette rencontre de haute importance a regroupé des représentants d’institutions internationales, nationales, des membres du gouvernement et des experts. Ces journées de réflexion stratégique pour l’élaboration du Programme de Coopération entre la Guinée et l’UNICEF qui s’étend sur la période 2024-2028, émane du Plan-Cadre de coopération des Nations unies pour le développement durable. Ledit Plan-Cadre est aussi aligné aux priorités nationales déclinées dans le Programme de référence intérimaire (PRI 2022-2025).

Dans son allocution, le Représentant de l’UNICEF en Guinée a indiqué que cette institution onusienne souhaite, pour chaque enfant, des résultats. Peu importe qui il est, où il vit…, chaque enfant aux yeux de l’institution, mérite un avenir, une chance équitable. Felix Ackebo a aussi martelé que pour chaque enfant en République de Guinée, l’UNICEF est là, et ce, depuis 1984, travaillant quotidiennement aux côtés des partenaires gouvernementaux pour répondre de manière holistique aux besoins des enfants et pour promouvoir leurs droits et leur bien-être.

« Nous sommes venus pour réfléchir ensemble avec le gouvernement de la Guinée sur le prochain programme qui va s’entendre sur la période 2024-2028. L’objectif de ce séminaire est vraiment de regarder les progrès qui ont été réalisés durant les cinq dernières années et de planifier, en regardant un peu les gaps qu’on n’a pas pu atteindre, les indicateurs encore faibles et de voir dans quelle mesure on pourra avoir un programme qui puisse répondre aux besoins des enfants en Guinée.

Les enfants se portent bien, mais ils pourraient se porter mieux si on fait davantage pour eux, si le gouvernement à travers les ministères de l’éducation, les ministères de la santé, de la promotion féminine se mettent ensemble avec tous les partenaires techniques et financiers, avec l’ensemble de la société civile, l’ensemble des enfants pour définir les trajectoires des activités qui pourraient améliorer la vie des enfants de demain« , soutient Felix Ackebo.

Le programme de réflexion stratégique de financement de coopération Guinée-UNICEF 2024-2028, vise à asseoir le plan d’action de collaboration, concourant à l’amélioration des couches cibles, que sont les enfants et l’ensemble de l’environnement qui intervient pour leur bien-être, a précisé la ministre du Plan et de la Coopération internationale.

« Nous avons écouté avec attention les messages du représentant de l’UNICEF. Nous avons également écouté avec attention le message du parlement des enfants de Guinée. Et ce message nous permet de nous dire qu’on a une jeunesse consciente. Une jeunesse qui sait ce qu’elle veut, une jeunesse qui veut qu’on l’accompagne. Et en tant qu’autorité, nous avons le devoir de les écouter et d’améliorer le cadre qui vise à améliorer leur bien-être.

Mon message aujourd’hui, c’est celui de lancer un appel à tous les acteurs de cette journée de réflexion, de sortir avec des éléments clés qui permettront d’avoir un plan d’action clair, à fort impact mais surtout réaliste. C’est-à-dire dire que nous avons des personnes responsables qui doivent être là pour travailler sur des sujets bien donnés, en des délais bien précis. C’est ce que nous exhortons« , a expliqué Rose Pola Pricémou.

L’autre élément fondamental que les différentes parties cherchent, est l’atteinte des ODD (Objectifs du développement durable). Cela aussi s’inscrit parfaitement, d’après la ministre Rose Pola, avec le cadre défini dans le Programme de référence intérimaire (PRI), qui non seulement, parlera de l’autonomisation des femmes qui ont la vocation essentiellement de l’éducation des enfants, le cadre des enseignants, de la santé, de l’hygiène publique, des infrastructures, amenant aussi ces enfants à leur bien-être. L’ensemble de ces éléments seront bien orientés et orchestrés de sorte qu’un plan adéquat soit établi.

La représentante du parlement des enfants de Guinée a au nom de sa structure, adressé ses remerciements aux organisateurs pour avoir associé leur institution au processus de mise en place du prochain cycle de coopération Guinée-UNICEF 2024-2028.

« Cela prouve à suffisance que la participation des enfants aux questions concernant leur vie est une réalité dans notre pays. Malgré les progrès enregistrés par les efforts conjugués du gouvernement et de ses partenaires techniques et financiers, le chemin reste encore long pour l’atteinte des objectifs escomptés en faveur de l’enfant Guinéen. Dans mon pays, environ 1,2millions d’enfants ne sont pas scolarisés. 91% des filles scolarisées ne terminent pas le premier cycle de l’enseignement secondaire à l’âge légal et ce taux atteint 97% en zone rurale.

Je constate donc que le système éducatif guinéen est inégalitaire. Les zones urbaines sont favorisées par rapport aux zones rurales, les garçons sont privilégiés par rapport aux filles… Je me pose certaines questions, comment un enfant, peut-il avoir une bonne éducation si les enseignants vivent dans des conditions précaires et n’ont pas les compétences requises ? Comment peut-on envisager de scolariser tous les enfants de notre pays si ceux qui sont déjà à l’école n’ont pas une éducation de qualité ?… Chaque jour, de nombreux enfants dans mon pays sont mutilés, violentés et traumatisés« , a-t-elle dit avant de faire un plaidoyer en ces termes :

« Au nom des enfants de Guinée, je plaide la construction d’établissements d’enseignement publics accessibles à tous, sans aucune discrimination pour tous les enfants (filles, garçons, les enfants porteurs de handicap ou vulnérables). Je plaide pour la mise à disposition de suffisamment d’enseignants compétents, notamment pour les enfants vivants en zone rurale. Je plaide pour le respect de la loi les violences sexuelles doivent être sévèrement punies. Je plaide pour l’interdiction de l’exploitation des enfants sous toutes ses formes. Je plaide pour la création d’un monde où nous les enfants de Guinée, puissions grandir dans un environnement égalitaire, sain et où on peut s’épanouir.

Quant au parlement des enfants de Guinée dans sa mission de plaidoyer à tous les niveaux, il ne ménagera aucun effort pour l’amélioration des conditions de vie de la couche la plus vulnérable que sont les enfants. J’ose espérer qu’au regard de la diversité et de l’expertise des acteurs réunis pour les travaux des journées de réflexions stratégiques, qu’il en résultera des débats constructifs et des recommandations qui aboutiront à la déclinaison d’une feuille de route pour la mise en œuvre effective du cadre programmatique des actions phares en faveur des enfants, pour les cinq prochaines années. »