Bah Oury : « La France est un partenaire stratégique majeur de la Guinée… »

Bah Oury, leader de l'UDRG

CONAKRY-Bah Oury vient de s’exprimer sur l’arrivée en Guinée de la Secrétaire d’État française chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux. Dans un entretien accordé à Africaguinee.com, le leader du parti UDRG affirme que la France est un partenaire stratégique majeur de la Guinée. Saluant l’engagement de Paris à accompagner le processus du retour à l’ordre constitutionnel, cet acteur politique appelle les acteurs politiques qui hésitent à rejoindre le cadre de dialogue à changer de fusil d’épaule.

AFRICAGUINEE.COM : La Secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou est à Conakry pour évoquer avec les autorités de la transition et les acteurs sociopolitiques le processus de la transition en cours. Quelle lecture faites-vous de cette première visite d’un officiel français en Guinée depuis le coup d’Etat ?

BAH OURY : D’abord, il faut noter que depuis le début du processus de la transition guinéenne, l’organisation internationale de la francophonie était relativement en retrait par rapport à son implication dans les discussions concernant la feuille de route de la transition. Donc, j’espère que ceci va remettre sur la sellette, l’OIF qui est un acteur majeur dans le cadre des processus électoraux et de gestion des transitions dans maints pays africains. Il y avait eu un conflit latent qui avait opposé l’OIF avec le régime précédent. De ce point de vue, pour la réalisation de la feuille de route de la transition, nous avons besoin de la technicité et de la coopération de l’Organisation internationale de la francophonie dans ce domaine. C’est un élément extrêmement important. La visite de la Secrétaire d’Etat, chargée de la francophonie, j’espère bien, est un élément qui permettra de réintégrer l’OIF parmi les acteurs internationaux avec lesquelles la Guinée pourra coopérer avec plus d’efficacité, ça c’est le premier point.

Par rapport à la France, vous savez actuellement, elle essaye d’avoir des attitudes beaucoup plus discrètes du fait des déconvenues que la politique française connait dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest. Mais ce qu’il faut dire et répéter, la France est un partenaire stratégique majeur de la Guinée, dans le contexte actuel et elle continuera de l’être. Nous devons par conséquent mettre tout en œuvre pour renforcer les liens de coopération dans maints domaines avec un pays comme la France, un continent comme l’Europe, à travers l’Union européenne. Parce que stratégiquement, nous avons, nous aussi nos intérêts spécifiques. Et nos intérêts spécifiques nous commandent de savoir bien mener notre barque pour renforcer certains liens d’amitié et de coopération avec des partenaires stratégiques majeurs comme l’Union européenne par exemple.

Avant son arrivée en Guinée le Quai d’Orsay a précisé citation : « Ce déplacement sera l’occasion de rappeler la disponibilité de la France à accompagner cette transition jusqu’à son terme, ainsi que le processus électoral, en coordination avec les autres partenaires internationaux de la Guinée, dont l’Union Européenne et l’Organisation Internationale de la Francophonie, que la Secrétaire d’État aura l’occasion de rencontrer ». Comment analysez-vous cette mise au point alors qu’au plan interne il y a encore des fictions ?

Je pense que ça confirme ce que certains savaient déjà. C’est un engagement clair, net et précis, au moment où malheureusement, certains de nos compatriotes tendent à noircir le tableau en ce qui concerne la gestion de la transition par le CNRD et le gouvernement. C’est une certaine manière de discréditer les actions en cours comme si sur le plan international, la Guinée serait isolée. Ça c’est une preuve manifeste d’une présence et d’un intérêt évident pour la coopération avec notre pays dans le cadre de la gestion de la transition actuelle. Et je pense que tous les acteurs politiques nationaux devraient en tirer les leçons et changer par conséquent, d’attitude.

La crispation interne ne risque-t-elle d’annihiler ces efforts internationaux que vous saluez ?

C’est tout à faire le contraire. Les choses bougent, les choses avancent. Nous souhaitons beaucoup plus une communication claire par rapport à ce qui est en train de se faire. Là c’est du côté du gouvernement et des autorités de la transition de veiller sur cela. Mais tous les acteurs nationaux doivent savoir qu’on ne fera pas marche arrière. Ils doivent savoir que le monde accompagne cette transition, dans le cadre des activités qui sont en cours. Le dialogue inter-guinéen tel qu’il est conçu, a la bénédiction de tout le monde, y compris quoi qu’on en dise de la CEDEAO. Et donc, ça ne sert à rien de faire croire que la transition guinéenne serait une transition battable, qui n’aurait pas le soutien de la CEDEAO et de la communauté internationale, ça c’est une fausse lecture. Il faudrait qu’ils changent de fusil d’épaule, qu’ils se rendent comptent, s’ils veulent être encore dans le champ politique comme acteur, il faudrait regagner le cadre de dialogue inter-guinéen.

Par la suite, le reste se fera dans un environnement de calme, de sérénité… En ce moment-là tout pourrait être envisageable, y compris des actions individuels, susceptible de prendre en compte des intérêts spécifiques de certains dirigeants politiques qui sont aujourd’hui en maille avec la justice guinéenne.

A suivre…

Dansa Camara

Pour Africaguinee.com

Créé le 20 avril 2023 18:59

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