Affaire bébé volé à Coyah : retour sur la traque internationale qui a entraîné l’arrestation des ravisseurs

COYAH-La Brigade de Recherche de Coyah a apporté des précisions sur l’interpellation des auteurs présumé du vol d’un bébé de huit jours, survenu le 17 mars dernier au quartier Somayah Mosquée. À l’issue des enquêtes menées, le nourrisson a été retrouvé en Sierra Leone. Les auteurs ainsi que leurs complices ont été également arrêtés.

Selon le lieutenant Aboubacar Morikè, commandant de la Brigade de Recherche de Coyah, les mis en cause auraient reconnu les faits. Présentés à la presse dans la matinée de ce vendredi 4 avril 2025, ils ont ensuite été déférés au Tribunal de Première Instance de Coyah. Quant au bébé, il a été remis à ses parents.

Retour sur les faits…

« Aminata Camara et Mohamed Diaouné, ici présents, sont les présumés auteurs des faits d’enlèvement et de complicité d’enlèvement d’un nouveau-né de huit jours. L’incident s’est produit le lundi 17 mars 2025 au quartier Somayah, dans la préfecture de Coyah. Ce jour-là, aux environs de 17h, nous avons reçu les parents du bébé, qui ont déposé une plainte manuscrite contre X pour enlèvement. Immédiatement, nous avons entendu la mère, qui a déclaré avoir accouché d’une fille le lundi 10 mars 2025 aux environs de 15h », a expliqué le lieutenant Morikè avant de revenir sur les détails de cet enlèvement spectaculaire.

« Le mardi 11 mars, la mère a reçu la visite d’une jeune femme dont elle ignorait l’identité. Cette dernière lui a offert des vêtements et une somme de 5 000 francs guinéens en guise de cadeau de naissance. Aminata Camara, ici présente, a continué à fréquenter la famille en leur laissant croire qu’elle appartenait à la même concession. Elle apportait régulièrement des présents à la nouveau-née et allait jusqu’à tresser la mère et les autres enfants », a-t-il relaté.

Le jour suivant le baptême, soit le 17 mars aux environs de 9h, Aminata Camara a profité d’un moment d’inattention de la famille pour s’introduire dans la chambre où dormait le bébé sous la garde de son frère de 8 ans.

« Elle était munie de deux bidons contenant des talismans enveloppés dans un sac plastique noir ainsi que d’un flacon de gaz, avec lequel elle a aspergé la pièce. Après avoir soustrait le bébé, elle l’a caché sous son voile avant de s’engouffrer sur une moto qui l’attendait à l’extérieur », a poursuivi l’officier.

Grâce aux investigations, la brigade de recherche a appris qu’un couple avait été interpellé par la police sierra-léonaise en possession d’un bébé qui ne leur appartenait pas.

« Immédiatement, une équipe d’enquêteurs s’est rendue sur place pour constater les faits. En collaboration avec le Bureau Central Interpol et la police sierra-léonaise, Aminata Camara et Mohamed Diaouné ont été remis à la Brigade de Recherche de Coyah. Ils ont ensuite été transférés à la frontière, où la brigade de gendarmerie de Pamelap les a pris en charge avant de les conduire au parquet du Tribunal de Première Instance de Coyah. Le procureur de la République a ensuite autorisé la poursuite des enquêtes », a-t-il ajouté.

Les auteurs présumés face à la justice

L’enquête menée par la brigade de recherche établit plusieurs éléments permettant de retenir les infractions d’enlèvement et de complicité d’enlèvement à l’encontre des suspects, selon le lieutenant Morikè.

« En conséquence, après leur présentation, ils seront mis à la disposition du procureur de la République afin de répondre de leurs actes », a-t-il déclaré.

Il a également exprimé sa gratitude envers la police sierra-léonaise pour sa vigilance et sa franche collaboration, ainsi qu’à Interpol Guinée dont l’appui a permis l’arrestation des suspects. Le gendarme a, en outre, exhorté les parents, en particulier les mères, à redoubler de vigilance afin de protéger leurs enfants contre d’éventuels ravisseurs.

Selon le porte-parole de la Brigade de Recherche, seuls Aminata Camara et Mohamed Diaouné sont impliqués dans cette affaire.

« C’est eux qui ont pris le bébé pour l’emmener en Sierra Leone. Personne d’autre n’a été cité », a-t-il précisé.

Toutefois, pour des raisons liées à la procédure, l’officier de la gendarmerie s’est abstenu de divulguer le contenu détaillé de l’enquête. Il a cependant assuré que l’enfant se porte bien.

« Il a été conduit à l’hôpital pour des examens médicaux. Le médecin a confirmé qu’il ne présentait aucun problème de santé », a-t-il conclu.

Mamadou Yaya Bah

Pour Africaguinee.com