Escroqueries autour du Hadjj : les recommandations du Général Amara Camara

CONAKRY – En Guinée, plusieurs candidats au Hadj 2025 ont été victimes d’escroqueries de la part d’agences de voyage et de personnes “malintentionnées”. Face à cette situation alarmante, le ministre secrétaire général de la Présidence, le général Amara Camara, a réagi lors d’une conférence de presse coanimée avec le porte-parole du gouvernement. Il a formulé plusieurs recommandations pour prévenir ces dérives.

« Au-delà du Hajj, beaucoup de personnes se font escroquer pour rien, parce qu’elles refusent de suivre la voie normale, cherchant la rapidité ou quelques passe-droits. Se faire arnaquer, cela peut arriver à tout le monde. Mais chacun a la capacité de se poser les bonnes questions ou d’en parler à son entourage, qui peut l’alerter ou l’orienter vers une personne fiable », a-t-il déclaré.

Comment surviennent ces arnaques ?

Le général explique qu’en ce qui concerne le Hadj, le quota de pèlerins fixé cette année était de 8 000. Une fois ce quota atteint, les structures officielles comme les agences ou la Ligue islamique ne peuvent plus inscrire de nouveaux candidats.

« Quand vous entendez qu’il n’y a plus de places disponibles, mais que vous insistez pour partir coûte que coûte, vous cherchez d’autres voies. Et là, un individu lambda vous dit : moi je peux vous faire voyager. À ce moment-là, posez-vous des questions. Et souvent, ces personnes se réclament de la Présidence, du général Amara, du général Mamadi, ou encore du ministre Ousmane Gaoual. »

Il déplore que dans ce genre de cas, certains candidats versent de fortes sommes d’argent, espérant obtenir des documents officiels ou un passeport par des moyens détournés.

« Un passeport coûte 500 000 GNF. Mais si vous donnez 5 millions à un inconnu qui disparaît, après vous accusez les policiers d’avoir pris votre argent. Ce que je veux dire, c’est qu’il faut avoir confiance en nos institutions, à nos lois, et faire les choses correctement. Chaque fois qu’on sort des procédures normales, on s’expose à des risques d’arnaque », a-t-il lancé.

Il met aussi en garde contre les arnaques via les réseaux sociaux :

« Quelqu’un vous envoie un message disant qu’il est le général Amara ou le ministre Gaoual, qu’il va vous nommer ministre, et vous demande un transfert Orange Money… Si vous acceptez, c’est un sacrifice que vous faites. Et ensuite, vous appelez l’oncle du ministre pour dire qu’on vous a escroqué en son nom. »

Le général appelle à la vigilance et à la confiance dans l’État

Selon lui, ce phénomène touche bien plus que les 30 cas évoqués dans les médias : « C’est plutôt une centaine de cas. Quand on mobilise 50 millions de francs guinéens pour le Hadj, il faut se tourner vers les structures agréées. Si vous passez par le main à main dans le quartier, ne soyez pas surpris de finir devant la justice », a-t-il averti.

Le général Amara Camara appelle à faire confiance aux institutions et lois de la République:  « Ayons confiance en l’État et dans les structures mises en place. Plus nous crédibilisons l’État, moins ces entreprises frauduleuses prospéreront. Pour cela, il faut aussi que chacun de nous cesse les manœuvres douteuses. Même pour une simple carte d’identité, certains bousculent les normes. Et c’est quand ça échoue qu’on vient se plaindre», a-t-il lancé. 

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com