Elhadj Ibrahima Diallo parle : « Nous voulons l’unité…mais nous n’accepterons pas la foutaise»

Elhadj Ibrahima Diallo

CONAKRY- Le message est clair, le ton tranchant. Le vice-président par intérim de la Coordination Nationale des Fulbhes et Halpular de Guinée vient de sortir de sa réserve pour mettre les points sur les « i » alors que la confusion commence à s’installer sur la succession d’Elhadj Ousmane Fatako Baldé. Dans un entretien exclusif accordé à Africaguinee.com, Elhadj Ibrahima Diallo « ANATHOL » a indiqué que ce débat est clos. « Labé n’est pas prêt à céder… cette fois-ci les choses ne se feront pas comme certains le pensent. Nous voulons l’unité de notre communauté mais nous n’accepterons pas la foutaise ». Entretien exclusif.

AFRICAGUINEE.COM : Ousmane Fatako Baldé a eu droit à des funérailles d’envergure nationale. Quel sentiment avez-vous au lendemain de cette journée historique ?

ELHADJ IBRAHIMA DIALLO « ANATHOL » :  Je vous remercie très sincèrement. Je dois dire que ce qui s’est passé hier depuis la mosquée fayçal en passant par Mamou jusqu’à Fatako est un évènement remarquable et d’une haute portée historique. Elhadj Ousmane a dirigé depuis 2017 la Coordination Nationale des Fulbhes et Halpular de Guinée (CNFHPG). Il a abattu un travail colossal. Au-delà de la dimension du personnage, c’est un monsieur qui a su cultiver un esprit de solidarité, d’entente et d’écoute remarquable. Cette expression de reconnaissance en l’homme a réussi à effacer toutes les petites critiques et petits ennuis que certains lui ont créé. Nous rendons grâce à Allah, son œuvre a été reconnu. Cet évènement est rare. De souvenance, je n’ai pas personnellement assisté à des funérailles aussi grandioses. On rend grâce à Dieu, que son âme repose en paix.

Au-delà de la dimension nationale de l’homme qu’est-ce qui lui tenait à cœur en ce qui concerne l’avenir de la Coordination Nationale des Fulbhes et Halpular de Guinée (CNFHPG) ?

Elhadj Ousmane avait un souci. C’est celui de rassembler la population, rassembler la communauté. Au-delà des aspects sociaux et des questions religieuses, son souci était aussi de voir comment initier des projets de développement durable auprès des communautés. Parce que la coordination recevait régulièrement des invitations pour inaugurer des mosquées, organiser la lecture du Coran, rendre visite à des malades. Il voulait qu’on dépasse ce stade. C’est pour cela que nous étions en train d’initier un grand projet afin de voir comment les guinéens de l’extérieur pouvait unir leur force pour bâtir des programmes pour satisfaire les besoins primaires des populations locales. A travers la construction de centres de santé, l’incitation des populations à la production locale, créer des débouchés…On a discuté de tout ça, on a organisé des visioconférences avec ces promoteurs. C’est une idée de projet qu’on doit continuer s’il plaît à Dieu. Parce que ces questions de développement lui tenaient à cœur.

Le cercueil dans lequel se trouve la dépouille mortelle d’Elhadj Ousmane Fatako

On voit beaucoup d’agitations autour de sa succession. Quel message avez-vous à livrer à ce stade en tant que Vice-Président et Président par intérim de la CNFHPG ?

Mon message est très simple. Il faut que nos frères et sœurs se ressaisissent. Il faut avoir un esprit large et ne pas être prisonnier de l’émotion. Parce que ce qui se passe est extrêmement grave. Lorsqu’Elhadj Saikou Yaya Barry (paix à son âme) est décédé, une réunion d’urgence a été faite dans sa chambre. C’est là que la décision a été prise de confier l’intérim à Elhadj Ousmane. C’est devenu une tradition.

Le lundi matin, à 09h, ces commerçants mêmes ont proposé à ce que Timbi désigne trois personnes, Labé trois personnes et Timbo trois personnes pour voir rapidement comment trouver quelqu’un qui va gérer la période intérimaire. C’est ce qui s’est passé. Labé a été choisi. Parce que c’est un système tournant qui a été adopté. Timbi a pris deux fois (la présidence), Labé, pour maintenir l’esprit d’entente et de paix a accepté. Sinon, après Timbi, Timbo c’était le tour de Labé.

Maintenant, il a été établi et tout le monde était unanimement d’accord que c’est le tour de Labé. Il a été demandé à Labé de trouver quelqu’un et de proposer le nom le plus rapidement possible.

C’est dans ce cadre que nous avons été proposés. J’ai donné mon aval. Les doyens sont venus porter l’information à la commission. Et personne n’a contesté. C’est Saikou Oumar Barry, que je respecte, qui a présidé la séance. Des bénédictions ont ensuite été faites.

Maintenant que d’autres se lèvent pour convoquer des réunions et parler de succession. C’est une première. Ce forcing-là, nous ne l’accepterons pas. Nous travaillerons dans la quiétude, nous allons gérer les affaires. Soyez sûrs de cela. Donc, les agitations vont se faire, mais Labé respectera ce principe. Labé n’est pas prêt à céder, car Labé a accepté plusieurs fois, mais cette fois-ci les choses ne se feront pas comme certains le pensent. Nous voulons l’unité de notre communauté mais nous n’accepterons pas la foutaise.

Un dernier mot ?

La coordination est déjà implantée dans le pays et à l’’extérieur. Il faudrait que toute la structure continue à travailler comme par le passé. Il n’y a pas péril en la demeure. Cet homme (Elhadj Ousmane, ndlr) a répondu l’appel à Dieu, mais il y a aussi d’autres qui peuvent tenir et gérer la coordination, peut-être même mieux, on ne sait jamais. Nous allons passer du système traditionnel à un système de gestion plus moderne tout en respectant nos valeurs de civilisation, notre culture, nos coutumes. Nous allons adapter tout cela aux réalités contemporaines du monde moderne pour faire le sursaut et mettre la coordination au service de l’émergence économique et sociale de notre pays, dans la paix et dans l’unité. C’est notre objectif.

Entretien réalisé par Boubacar 1 Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 2 avril 2023 05:26

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