Regain de tension à la veille de l’investiture d’Alpha Condé: faut-il craindre le « pire »?

CONAKRY-Poussée de fièvre à Conakry à la veille de l'investiture d'Alpha Condé prévue le 15 décembre 2020 ! Alors qu'un calme précaire règne en Guinée depuis la fin des violences meurtrières d'octobre, le ton monte à nouveau, crescendo.

L'installation annoncée d'Alpha Condé réélu pour troisième mandat controversé le 18 octobre dernier, réveille les clivages et les appels à manifester se multiplient. A l'allure où vont les choses, tout porte à croire que les prochains jours risquent d'être très agitée à Conakry.

Les partis et mouvements politiques opposés au troisième mandat veulent "mutualiser" leur force pour empêcher cette investiture. Alors que le FNDC a déjà appelé à des manifestations éclatées, le couple UFDG-ANAD qui revendique la victoire de son candidat, vient d'emboiter le pas, appelant à libérer le "fauteuil présidentiel".

"Tous ceux qui pensent que l'alternance doit être obtenue, doivent se lever le 15 décembre. Nous sommes en bon terme avec le FNDC et nous avons des bonnes discussions parce que nous avons le même combat : il faut libérer le fauteuil présidentiel", a confié à Africaguinee.com Kéamou Bogola Haba, l'un des porte-paroles de l'ANAD, l'alliance qui soutient Cellou Dalein Diallo.

Le parti au pouvoir, RPG arc-en-ciel qui déjà de plain-pied dans les préparatifs de la cérémonie d'investiture n'entend pas se laisser faire. Il considère que ces manifestations, comme un acte de "provocation" et une violation de la "loi".

"L'investiture du Président de la République (Première institution de notre pays), est un acte de souveraineté, prévue et encadrée par la loi. Toutes tentatives de perturber cette cérémonie, est une violation de la loi. Par conséquent, les auteurs, complices et commanditaires doivent répondre de leurs actes", a averti un haut responsable du RPG arc-en-ciel.

Mais cet avertissement n'entame guère la détermination de l'opposition qui entend coûte que coûte aller au bout de son objectif : faire libérer le fauteuil présidentiel.

"Le fauteuil est occupé par quelqu'un qui ne doit pas être là. Il faut que toutes les forces qui luttent contre le troisième mandat se mettre ensemble. Que les quatre coordinations qui sont attaquées par Alpha Condé, le FNDC, l'ANAD, le CTG se mettent tous ensemble dans une union sacrée pour demander le départ de M. Alpha Condé. Si le fauteuil est libéré, ensemble on verra comment l'occuper", a confié à Africaguinee.com un opposant.

A suivre…

Focus Africaguinee.com